(Düsseldorf) Pour de nombreux athlètes et équipes qui ne se sont pas encore qualifiés pour les Jeux olympiques de Tokyo, l’épidémie mondiale de coronavirus gâche les plans et ruine les espoirs.

Des épreuves de qualification sont annulées ou reportées presque tous les jours, et le temps presse pour permettre aux athlètes de répondre aux critères.

L’aviron a été le dernier sport à en faire les frais avec l’annulation de deux Coupes du monde, de la régate européenne de qualification olympique et paralympique et de la finale des qualifications paralympiques. Toutes devaient avoir lieu en Italie du 10 avril au 10 mai. La Fédération internationale a précisé qu’elle souhaitait déplacer les qualifications et était en discussion avec d’autres pays. Elle espère donner de bonnes nouvelles la semaine prochaine.

Pour l’instant, la régate de qualification pour l’Asie et l’Océanie et la dernière régate de qualification sont toujours prévues du 17 au 19 mai à Lucerne, en Suisse.

Lundi, la Fédération internationale de judo a annulé toutes les qualifications olympiques jusqu’au 30 avril, y compris un Grand Chelem et deux Grands Prix. Un autre Grand Prix le week-end dernier, au Maroc, avait précédemment été annulé. Les qualifications de judo se terminent le 25 mai.

« Il est d’une importance capitale de protéger la famille du judo en ces temps difficiles, et également de garantir des occasions équitables à tous les athlètes engagés dans le processus de qualification olympique », a déclaré la fédération.

Des options ?

D’autres sports aussi divers que l’haltérophilie, la natation et le badminton ont également reporté des événements indéfiniment ou de façon définitive.

Les championnats d’Afrique d’haltérophilie à l’île Maurice le mois prochain ont été reportés. Les championnats d’Asie une semaine plus tard en Ouzbékistan ont été annulés la semaine dernière.

En raison du virus, la fédération internationale autorise les haltérophiles qui ne sont pas encore qualifiés, à s’inscrire à des compétitions de qualification majeures hors de leur région, comme les championnats européens, panaméricains ou même océaniens.

La Fédération mondiale de badminton a toutefois refusé de prolonger la période de qualification et a noté que les joueurs de la Chine, qui domine la discipline, étaient en bonne santé et ont passé des tests pour le COVID-19.

Le badminton a fait l’impasse à lui seul sur trois tournois ce mois-ci en Europe — en Allemagne, au Portugal et en Pologne — avec la fin des qualifications qui approche à grands pas, le 26 avril.

Un de ses plus importants événements hormis les championnats du monde, le All England Open, se déroule mercredi à Birmingham.

Les équipes chinoises se sont retirées de nombreux événements dans le monde et d’autres, comme les équipes de gymnastes russes, ont limité leur calendrier.

Pour la plupart des gens, le nouveau coronavirus ne provoque que des symptômes légers ou modérés, tels que la fièvre et la toux. Pour certains, en particulier les personnes âgées et les personnes ayant des problèmes de santé existants, cela peut provoquer des maladies plus graves, notamment une pneumonie.

La grande majorité des gens se remettent du nouveau virus. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les personnes atteintes d’une maladie bénigne se rétablissent en deux semaines environ, tandis que celles atteintes d’une maladie plus grave peuvent prendre de trois à six semaines pour récupérer. En Chine continentale, où le virus s’est déclaré au tout début, plus de 80 000 personnes ont été diagnostiquées et plus de 58 000 se sont rétablies jusqu’à présent.

Un désavantage

Le président du Comité international olympique, Thomas Bach, a écrit la semaine dernière aux athlètes une lettre ouverte disant que le CIO travaillait avec d’autres organismes sportifs « pour assurer une qualification olympique équitable », mais n’a pas expliqué comment cela pourrait fonctionner.

« Je tiens à vous remercier personnellement pour toute cette flexibilité et cette solidarité, qui est le véritable esprit olympique », a-t-il ajouté.

Lorsque le virus était encore largement confiné à la Chine au début de l’année, des événements ont été déplacés — les qualifications de boxe et de taekwondo en Jordanie, le basketball en Serbie, le triathlon en Espagne. Maintenant, le temps se fait court. Les Jeux olympiques doivent s’ouvrir le 24 juillet.

Lorsque des épreuves de qualification ont lieu, les athlètes peuvent être confrontés à des conditions inégales. De nombreux pays exigent la mise en quarantaine des visiteurs des zones touchées par le virus.

Les athlètes de sports d’endurance sont particulièrement désavantagés.

Le Canadien Evan Dunfee est le médaillé de bronze aux championnats du monde dans l’épreuve de marche 50 kilomètres, la plus longue épreuve d’athlétisme au programme olympique. Les athlètes ont besoin de semaines de récupération entre les courses. Le report des qualifications ne l’aidera guère, soutient-il.

Si les athlètes doivent courir en juin, « vous mettrez tous vos œufs dans le panier de la qualification et vous ne pourrez pas récupérer à temps pour les jeux », a écrit Dunfee sur Twitter, lundi.

Le virus a déjà eu des répercussions sur les Jeux de Tokyo. Les épreuves tests de rugby et de tir ont été annulées. Les spectateurs seront tenus à l’écart de l’allumage de la flamme olympique, jeudi, à Olympie, et la cérémonie de son arrivée au Japon le 20 mars n’aura pas l’importance habituelle.