(Paris) Aucun escrimeur russe ou biélorusse ne participera aux JO-2024 à Paris dans trois mois, ceux éligibles sous le statut d’athlète individuel neutre ne s’étant pas inscrits au tournoi de qualification olympique européen, a annoncé mardi le président de la Confédération européenne d’escrime Giorgio Scarso.

« Il n’y a malheureusement pas d’athlètes russes ou biélorusses », a-t-il officialisé lors d’une visioconférence de presse alors que certains avaient participé au circuit de la Coupe du monde en tant qu’athlète individuel neutre (AIN).

Si les meilleurs tireurs russes n’ont pas été jugés éligibles à ce statut par la Fédération internationale d’escrime (FIE), d’autres avaient encore une ultime possibilité de se qualifier pour les Jeux. Six tickets restent à décrocher au tournoi de qualification olympique de la zone Europe, organisé de vendredi à dimanche à Differdange au Luxembourg.

« La limite d’inscription est passée. La raison de leur absence n’est pas connue, il n’y a pas de déclaration ou de lettre officielle pour l’expliquer », a déclaré Giorgio Scarso.

Le président du Comité olympique russe Stanislav Podzniakov avait menacé de boycottage les épreuves olympiques d’escrime l’an passé quand le statut d’AIN avait été refusé aux meilleurs tireurs de son pays, à commencer par sa fille Sofia Podzniakova, championne olympique en titre de sabre individuel et par équipes.

Menace semblant avoir été mise à exécution : « Aucun des escrimeurs russes n’ira à ces Jeux olympiques », a déclaré le 11 avril le président de la Fédération russe d’escrime, Ilgar Mamedov, au site spécialisé Sports.ru.

« Nous avons clairement indiqué notre position de principe : nous n’allons pas diviser notre équipe en ceux qui plaisent à l’Occident et en ceux qui, à leur avis, sont de “mauvais Russes” », a-t-il souligné.

Reste qu’en lutte, des athlètes de Russie et de la Biélorussie ont décroché leur place aux Jeux début avril. Dans le détail, 13 des 36 places accordées lors du tournoi de qualification olympique de Bakou ont été obtenues par des « athlètes individuels neutres ».

À titre individuel, les sportifs russes et biélorusses peuvent participer sous bannière neutre aux Jeux, aux conditions de ne pas avoir ouvertement soutenu l’offensive lancée en Ukraine par la Russie en février 2022 ou d’être membre d’un club lié aux forces de sécurité.

Malgré ces contraintes strictes que seules quelques dizaines de sportifs semblent être en mesure de respecter, le ministre russe des Sports Oleg Matytsine avait semblé éloigner mi-mars la perspective d’un boycottage.

Mais depuis, le Comité international olympique (CIO) a également exclu Russes et Bélarusses de la parade d’ouverture, suscitant l’ire de Moscou pour qui l’instance internationale a « basculé dans le racisme et le néonazisme ».