À trois semaines de la Fed Cup à Montréal, le capitaine Sylvain Bruneau s'est voulu rassurant malgré le début de saison un peu décevant de nos meilleures joueuses.

Les Québécoises ont connu une saison 2009 si remarquable que plusieurs se sont inquiétés de leurs performances plus modestes depuis le début de 2010. Nos deux meilleures, Aleksandra Wozniak et Stéphanie Dubois, ont effectivement glissé au classement de la WTA et tardent à atteindre les objectifs élevés qu'elles s'étaient fixés à l'intersaison.

 

À trois semaines d'un important match de la Fed Cup à Montréal, le capitaine de l'équipe canadienne, Sylvain Bruneau, a fait le point sur le début de la saison de nos joueuses. Pour lui, il est inutile de s'alarmer.

«Nos filles ont très bien fait la saison dernière, et ce serait leur demander beaucoup de répéter ces succès, a-t-il expliqué, mercredi, en entrevue. Cela dit, il faut replacer les choses en perspective.

«Aleks n'a pas connu le début de saison qu'elle espérait, c'est vrai, a poursuivi Bruneau. Mais à son niveau de compétition, elle joue toujours contre des filles de fort calibre et doit toujours être au maximum de ses capacités. Si elle perd en première ronde, elle doit patienter une semaine ou deux avant de jouer à nouveau. C'est difficile dans ces conditions de trouver son rythme.

«Je lui parle beaucoup et je sais qu'elle travaille très fort pour améliorer son jeu. Actuellement, elle met les bouchées doubles au plan de la préparation physique, et je sais que cela va finir par payer.»

Quand on compare ce début de saison avec celui de l'an dernier, Wozniak a une fiche pratiquement identique - 3 victoires, 6 défaites cette saison contre 2-6 en 2009. Ce n'est qu'à Ponte Vedra, en avril, qu'elle s'est mise à connaître du succès, atteignant la finale contre Caroline Wozniacki.

«C'est le premier tournoi sur la terre battue, et je sais qu'Aleks l'attend avec impatience, a noté Bruneau. Cette saison, elle a souvent perdu des matchs de justesse, et il ne lui manque pas grand-chose pour se mettre à gagner et retrouver sa confiance, ses repères.

«La transition sur la terre battue, cette semaine, lui procurera peut-être ce déclic. Pour ma part en tout cas, je n'ai aucune inquiétude à son sujet. Je suis certain qu'elle va connaître encore beaucoup de succès et je sais qu'elle va assumer sa place en Fed Cup, comme elle l'a fait depuis plusieurs années déjà.»

 

Des changements importants pour Dubois

Stéphanie Dubois est passée du 108e au 123e rang depuis le début de la saison, et elle peine elle aussi à trouver son rythme. Des changements importants sont toutefois survenus dans son environnement tennis. «Stéphanie s'est séparée de son entraîneur Simon Larose, avec qui elle travaillait depuis plusieurs années, a expliqué Bruneau. Les deux sont venus à la conclusion qu'ils n'avançaient plus ensemble et qu'un changement serait profitable à tout le monde.

«Simon travaille maintenant avec Rebecca Marino, une autre Canadienne qui progresse au classement mondial. Je travaille avec Stéphanie pour l'instant, le temps qu'elle décide avec qui elle a envie de s'entraîner sur une base régulière.»

En raison de son classement mondial, Dubois doit souvent passer des tournois WTA aux challengers ITF, un casse-tête qu'elle gère avec sa combativité habituelle. Elle était en Espagne cette semaine où elle s'est inclinée en quart de finale face à la Tchèque Zakopalova, 87e mondiale. «Stéphanie a modifié son style un peu et elle est encore en période d'adaptation, a souligné Bruneau. Mais elle joue de mieux en mieux et ne devrait pas tarder, elle aussi, à retrouver le chemin du succès.»

La troisième «mousquetaire» du tennis québécois, Valérie Tétreault, est sans doute celle qui a réalisé la meilleure opération depuis le début de l'année, gagnant plusieurs places au classement mondial pour doubler Dubois et s'installer au 116e rang. «Elle continue son bon travail de l'an dernier, a noté Bruneau. Elle s'est qualifiée aux Internationaux d'Australie, méritant le droit d'affronter Kim Clijsters au premier tour, et a disputé plusieurs bons matchs par la suite.»

L'Ontarienne Sharon Fichman, une spécialiste de la terre battue qui poursuit discrètement sa progression - elle est maintenant 118e au monde -, et l'expérimentée Marie-Ève Pelletier, 62e au monde en double, seront également considérées quand Bruneau va sélectionner les quatre joueuses de son équipe.

«En principe, je pourrais attendre jusqu'à une dizaine de jours avant la compétition (les 24 et 25 avril au stade Uniprix), a-t-il indiqué. Je préfère toutefois laisser le temps aux filles d'organiser leur calendrier, et je leur ai dit que je les informerais la semaine prochaine.

«Rien n'est encore décidé. Les conditions seront complètement différentes de celles du tournoi de la zone Amérique, en février au Paraguay. La surface, la température, les adversaires, tout sera nouveau, et ce ne sont pas nécessairement les mêmes qui seront retenues.»