Les deux meilleurs joueurs au monde qui s'affrontent pour la première fois depuis leur duel mythique à Roland-Garros. Novak Djokovic à la recherche de son premier titre depuis quatre mois. Rafael Nadal à son premier véritable test depuis sa défaite catastrophique à Wimbledon. La table était mise pour un grand match de tennis samedi soir en demi-finale de la Coupe Rogers, et grand match de tennis il y a eu.
Au terme de 2 h 28 d'échanges soutenus, Rafael Nadal et Novak Djokovic ont eu besoin - quoi d'autre - d'un jeu décisif à la troisième manche afin de désigner un vainqueur. Triste ironie pour un match aussi chaudement disputé, Rafael Nadal a complètement dominé Djokovic au jeu décisif, menant 6-0 puis l'emportant 7-2. Pointage final : 6-4, 3-6 et 7-6(2) en faveur de l'Espagnol, qui reste invaincu sur surface dure cette année. «Vous devez jouer presque parfaitement pour battre Novak», a dit Nadal après sa victoire.
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Nadal, quatrième joueur mondial, mais celui qui connaît le plus de succès depuis son retour sur les courts en février, affrontera le Canadien Milos Raonic dimanche à 15 h en finale de la Coupe Rogers. Mais qu'il n'y ait pas de méprise: le match le plus relevé et le plus spectaculaire du tournoi s'est conclu samedi soir vers 22 h 40 quand Novak Djokovic a envoyé un coup droit un pied derrière la ligne de fond. En finale, même Milos Raonic n'a pas caché son intention de garder les points courts contre le monarque de la terre battue invaincu cette année sur le dur.
Au jeu décisif contre le numéro un mondial, Nadal s'est lancé à l'attaque avec son jeu de fond de terrain que Djokovic éprouvait quelques difficultés avec le sien, ratant quatre coups droits. «J'ai eu mes chances, mais Nadal a vite pris l'avance et c'était trop tard pour revenir de l'arrière», dit Djokovic.
En fait, Djokovic a perdu le match deux fois: dans le jeu décisif où il a été dominé en fond de terrain, puis dans la première partie du match où il a été brisé sur une double faute. «J'ai fait beaucoup de doubles fautes [sept, contre seulement une pour Nadal], je ne comprends pas pourquoi, dit Djokovic. En plus, il lisait bien mon service.» À la première manche, Djokovic a été brisé une nouvelle fois sur une double faute pour donner une avance de 5-2 à Nadal. Le Serbe a eu beau reprendre immédiatement le service de Nadal, celui-ci a tenu bon pour sa sauvée avec la manche initiale 6-4 sur un smash.
Entre ses deux passages à vite, Novak Djokovic n'a toutefois rien eu à se reprocher sur le court central du stade Uniprix. Son superbe coup droit gagnant pour prendre l'avance 4-3 à la deuxième manche a semblé lui donner des ailes. La partie suivante, il brise de service de Nadal. Puis il fait fi d'un moment de confusion (le tableau indicatif marquait le mauvais pointage) pour remporter son service et la deuxième manche 6-3.
Plus le match avançait, plus l'intensité des échanges augmentait. À 4-3 pour Nadal à la manche ultime, ce dernier atteint Djokovic au filet. Le coup à exécutif dans les circonstances, mais l'Espagnol s'est attiré les huées de la foule même s'il s'est excusé à son adversaire. Après le match, même Djokovic n'en était pas vexé. «Je ne pense pas qu'il a fait exprès», a tranché le numéro un mondial.
Les deux meilleurs joueurs - soit, Nadal est quatrième au classement, mais il y a la théorie et la pratique - ont continué d'augmenter la cadence à la manche ultime. Jusqu'au jeu décisif, où la victoire de Nadal a été sans appel. «J'aurais pu mieux jouer, dit Djokovic. Mais quand vous jouez contre Rafa, c'est toujours des matchs de haute intensité.» Le vainqueur lui a rendu son compliment. «Vous devez jouer presque parfaitement pour battre Novak», a-t-il dit à la foule après sa victoire.
La perfection - voilà qui résume bien la saison 2013 de Nadal sur surface dure. Il a gagné son seul tournoi, le Masters d'Indian Wells au printemps, et le voilà en finale de la Coupe Rogers. Une première finale pour lui à Montréal depuis sa victoire contre Andre Agassi en 2005. «J'avais peut-être joué le meilleur tennis de ma carrière sur surface dure», se rappelait le principal intéressé il y a une semaine avant le début du tournoi. Peut-être mettra-t-il ses souvenirs à jour demain.