(New York) Après une valse à deux manches au premier tour contre la 80e mondiale, Serena Williams va disputer un combat certainement plus âpre contre la no 2 mondiale Anett Kontaveit, mercredi au 2e tour des Internationaux des États-Unis, qui pourraient marquer le terme de son époustouflante carrière.

La championne était en noir, lundi, lors de son match — un véritable spectacle mondain — contre la Monténégrine Danka Kovinic. Mais elle a brillé de tous ses feux, dans une tenue rehaussée de diamants, pour imposer sa loi et repousser l’inéluctable.

Car si les cérémonies d’hommage, programmées avant et après son premier match, ont paru saugrenues du fait de sa victoire, l’Américaine de 40 ans (elle en aura 41 le 26 septembre), a confirmé sa très prochaine « évolution » à l’écart de la compétition.

« J’adore être sur les courts. Plus je joue de tournois, plus je sens que c’est ma place. Alors il n’est pas facile de s’en aller en sachant que plus on joue, plus on peut briller. Mais il est temps pour moi d’évoluer vers autre chose », a-t-elle affirmé lundi soir.

L’Estonienne Kontaveit se ferait un plaisir d’expédier la reine Serena dans ce nouveau monde au-delà du tennis.

« Mieux vaut tard »

« J’ai vraiment hâte (d’affronter Serena). Je voulais vraiment qu’elle gagne aujourd’hui (lundi) parce que je ne l’ai jamais affrontée. Et c’est ma dernière chance. Mieux vaut tard que jamais », a lancé la joueuse de 26 ans.

Pour son entrée en lice au cours d’un match autrement plus sobre que celui de Williams, elle n’a fait qu’une bouchée de la Roumaine Jaqueline Cristian (77e mondiale), 6-3, 6-0 en 1 h 06, et a savouré sa victoire en laissant poindre un gros appétit.

Alors la perspective de jouer contre celle qu’elle considère comme « la plus grande joueuse de tous les temps », en nocturne sur l’immense court Arthur-Ashe et ses 23 800 spectateurs tout acquis à la cause de leur idole, la fait saliver.

« Je pense que ce sera un match comme j’en ai peu joué cette année, sans aucune pression. Je pourrai simplement apprécier l’instant et jouer du mieux que je pourrai », a commenté Kontaveit.

Son niveau de jeu lui a permis d’atteindre le 2e rang mondial quand sa prochaine adversaire ne pointe plus qu’à la 605e place, après une année blanche entre ses éliminations au premier tour à Wimbledon en 2021 et 2022.

Mais son palmarès en simple, 6 titres, ne pèse pas bien lourd face à celui de Williams qui en compte 73, dont 23 en Grand Chelem, à une longueur du record de Margaret Court.

« Bonus »

PHOTO TIMOTHY A. CLARY, AGENCE FRANCE-PRESSE

Serena Williams

« Je vais me battre autant que possible, sur chaque point », a promis l’Estonienne dont le meilleur résultat en Majeur est le quart de finale joué à l’Omnium d’Australie en 2020 et qui n’a jamais dépassé les 8es de finale aux Internationaus des États-Unis. Là où la cadette des sœurs Williams y a décroché six titres, le tout premier en 1999.

Mais cette fois, Serena est clairement en tournée d’adieux.

« Au point où j’en suis, honnêtement, tout est du bonus. Chaque adversaire sera très difficile à affronter, je m’en suis rendu compte cet été », a estimé l’Américaine dont le retour surprise sur le circuit à Wimbledon s’est soldé par une élimination au premier tour face à la 115e joueuse mondiale, la Française Harmony Tan.

Ensuite, Williams a été éliminée au deuxième tour à Toronto et au premier à Cincinnati.

Pourtant, Kontaveit s’attend à prendre des coups. Mais elle a l’intention de les rendre.

« Elle frappe très fort dans la balle et elle a une excellente main qui lui permet de la mettre où elle veut. Il faudra que je sois prête à recevoir ces balles très fortes, en particulier au service », a-t-elle analysé.

Celle des deux qui restera debout mercredi soir affrontera pour une place en 8es de finale l’Australienne Ajla Tomljanovic (46e) ou la Russe Evgeniya Rodina (ex-67e mondiale mais aujourd’hui non classée puisqu’elle n’a plus joué sur le circuit depuis janvier 2019).