Casper Ruud (4e) était le joueur le mieux classé restant dans le tableau de l’Omnium Banque Nationale de Montréal. Ce titre revient maintenant à Hubert Hurkacz (8e) qui a disposé du Norvégien en trois manches de 5-7, 6-3 et 6-2.

Hurkacz était sur un nuage après avoir battu Nick Kyrgios vendredi. Dans un duel qui n’a pas été aussi serré que prévu.

Le Polonais avait rendez-vous avec Casper Ruud, samedi, sur le court central du stade IGA lors de la première demi-finale du jour. Le match avait bien commencé pour le grand serveur. Il avait pris une avance de 3-0 à la suite d’un bris de service au deuxième jeu de la manche. Toutefois, la qualité de ses coups a régressé au courant de la manche et ses stratégies laissaient à désirer. Il a connu notamment quelques difficultés au filet. Si bien que Ruud, finaliste au dernier tournoi de Roland-Garros, a filé avec la première manche en comblant son retard.

J’ai été surpris de gagner la première manche, pour être honnête, a admis Ruud. Je ne pensais pas que je gagnerais la manche et mènerais par un bris lorsque je tirais de l’arrière 3 à 0.

Casper Ruud

Son adversaire a aussi admis qu’il ne méritait peut-être pas de gagner la première manche : « Casper a bien joué, il était le meilleur joueur pendant la première moitié du match. Il a simplement mieux joué que moi, et j’ai essayé de survivre. »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Casper Ruud

La deuxième manche a toutefois été l’affaire de Hurkacz. Il a été efficace au service et ses montées au filet ont été plus payantes. Même s’il a été brisé au premier jeu, la reste de la manche a été son affaire.

Même chose lors du troisième set, où il n’a laissé aucune chance à son adversaire. Il a commis très peu d’erreurs, et Ruud a semblé débordé et à court de solutions face aux attaques du joueur de 25 ans.

« C’est frustrant évidemment, surtout lorsque tu sens que tu es en contrôle. Hubert a bien joué pour revenir. J’ai fait des erreurs ici et là. J’ai fait des choix stupides et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Hubert est un bon joueur sur dur », a ajouté le Norvégien.

Parfait en finale

L’adversaire de Hurkacz en finale devra se méfier, car le Polonais est imbattable en match ultime. Il a remporté les cinq finales auxquelles il a pris part. Quatre d’entre elles étaient jouées sur surface dure.

En double, il n’a perdu qu’une de ses cinq finales, à Halle, avec Félix Auger-Aliassime.

Il est impossible pour le 10e joueur mondial de dire ce qui fait qu’il est performant en finale. La clé doit sûrement être de jouer normalement, justement, comme si ce n’était pas une finale. « J’essaye de mettre toutes les chances de mon côté en donnant le meilleur de moi-même. J’ai été ravi de gagner les cinq premières finales, mais demain sera un nouveau match. »

D’ailleurs, le finaliste est aussi l’un des meilleurs joueurs de double de la planète. Il a gagné deux tournois cette saison. Avec son partenaire Jan Zielinski, qu’il connaît depuis l’enfance, il a aussi atteint les demi-finales cette semaine. Il est évident que des joueurs aussi polyvalents se nourrissent de leur expérience en double. Pour Hurkacz, c’est davantage au niveau tactique. « Ça me permet d’avoir un bon timing et de prendre de meilleures décisions », a-t-il expliqué.

Plus qu’un joueur de terre battue

Casper Ruud est reconnu comme l’un des meilleurs joueurs au monde sur terre battue. Ce n’est pas pour rien qu’il a remporté trois titres consécutifs à Bastad, Gstaad et Kitzbühel en juillet en 2021. Cependant, Ruud n’aime pas être catégorisé. Après tout, il joue aussi très bien sur le dur, comme en témoigne sa finale à Miami au printemps et la semaine qu’il vient de connaître à Montréal.

« En fin de compte, ça reste du tennis. Les règles, les distances et les lignes sont les mêmes, même si la surface est différente. Les médias vont parfois parler de joueurs de terre battue et ils s’étonnent qu’ils jouent bien sur le dur. Rafa a gagné Wimbledon deux fois, les Internationaux des États-Unis quatre fois et les Internationaux d’Australie deux fois, et tout le monde sait qu’il est le plus grand joueur sur terre battue. »

Ruud admet que la terre battue est sa surface favorite, sauf qu’il ne se voit pas comme un spécialiste. Il est toutefois conscient qu’il s’améliore et qu’il est désormais capable de battre les meilleurs joueurs du monde sur le dur.