(Paris) À un point de la désillusion : le phénomène espagnol Carlos Alcaraz a écarté une balle de match pour se qualifier mercredi en cinq manches de 6-1, 6-7 (7/9), 5-7, 7-6 (7/2), 6-4 en 4 h 34 min pour le troisième tour de Roland-Garros, aux dépens de son compatriote Albert Ramos.

Après un premier set à sens unique, l’élève de Juan-Carlos Ferrero, N.6 mondial à 19 ans après un printemps ébouriffant, a lâché les deux suivants et a dû effacer une balle de match en fin de quatrième manche, à 5-4 sur le service de Ramos. Il ne s’est pas épargné quelques sueurs froides supplémentaires dans la manche décisive, quand son adversaire s’est échappé 3 jeux à 0, ou a débreaké pour égaliser à 4-4.

Longtemps méconnaissable par rapport au joueur flamboyant qui a conquis Miami, Barcelone et Madrid depuis la fin du mois de mars, Alcaraz s’est laissé enfermer dans le jeu de Ramos, dans des échanges à rallonge, et a multiplié les fautes directes, notamment en revers. Il en a commis 74 au total, autant que de points gagnants.

Mais le jeune Murcien ne s’est jamais découragé et a prouvé qu’il avait du cœur et du caractère. Comme un symbole, c’est sur un passing de revers impossible en bout de course qu’il s’est relancé dans la cinquième manche en brisant Ramos. Et au prix d’une folle défense qu’il a obtenu le bris décisif à 4 partout.

Longtemps très sage, comme assoupi, le public du court Simonne-Mathieu, au creux des serres d’Auteuil, s’est réveillé quand le match est devenu irrespirable en fin de quatrième manche. Et s’est carrément laissé emporté dans la cinquième.

Alcaraz étire ainsi sa série à douze matchs gagnés d’affilée.

Au troisième tour, le jeune prodige affrontera soit l’Américain Sebastian Korda, soit Richard Gasquet.