Un tournoi majeur sans Serena Williams, Roger Federer et Rafael Nadal, ça ne s’était pas produit depuis 1997. Dans l’air depuis quelque temps, la passation des pouvoirs se concrétise petit à petit. Coup d’œil sur quelques joueurs – non canadiens – parmi ceux présents.

HOMMES

Novak Djokovic

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Novak Djokovic

Passation des pouvoirs ? Pas tout à fait. Parce qu’à 34 ans, les baisses de régime du Djoker, numéro un mondial, se font toujours rares. Il y en a parfois, mais jamais n’a-t-on cru que le Serbe se dirigeait lentement vers la voie de desserte. À juste titre puisqu’il a enlevé les trois tournois majeurs cette année. Déjà assuré de son propre chapitre dans l’encyclopédie du tennis, il pourrait y ajouter quelques pages en remportant un quatrième titre à Flushing Meadows et, du même coup, un 21e Grand Chelem. Ce qui le placerait seul au sommet.

Alexander Zverev

PHOTO AARON DOSTER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Alexander Zverev

À 24 ans, il compte déjà 17 titres, dont 5 Masters 1000. Mais aucun majeur. Est-ce pour cette fois-ci ? Le puissant et méthodique Allemand a surpris Djokovic en demi-finale des Jeux de Tokyo, en route vers l’or. Et puis, le numéro quatre mondial vient de mettre la main sur le Masters de Cincinnati, ne rencontrant de difficultés qu’en demi-finale contre Stéfanos Tsitsipás. L’an dernier, à New York, Zverev a laissé filer une occasion inouïe alors qu’il menait la finale deux manches à zéro contre Dominic Thiem. Difficile de ne pas croire que ce n’est qu’une question de temps.

Daniil Medvedev

PHOTO AARON DOSTER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Daniil Medvedev

Un incontournable. Le Russe, qui n’est devancé au classement que par Novak Djokovic, compte trois titres cette année, dont deux sur le dur, y compris l’Omnium Banque Nationale. Il est 28-5 sur cette surface en 2021. Du sérieux. Pile à la mi-vingtaine, il est lui aussi à la recherche d’un titre majeur, ayant échoué à ses deux premières tentatives : en Australie, cette année, contre vous savez qui, et en 2019, contre Rafael Nadal. À suivre. Mais, gagne ou perd, il est agréable à regarder jouer.

Casper Ruud

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Casper Ruud

Le Norvégien de 22 ans est sur une lancée. En juillet, il a remporté trois titres. Sur trois semaines consécutives ! D’accord, il s’agissait de tournois sur terre battue, sa surface de prédilection. Et de catégorie 250, les moins relevés sur le circuit ATP. Mais ce n’est pas vilain pour la confiance, non ? En outre, il vient d’atteindre les quarts de finale à Toronto et à Cincinnati. Sa fiche sur le dur cette année : 9-4. Fort de cette belle séquence, il est désormais 11e mondial, 16 échelons plus hauts qu’en début d’année.

Andrey Rublev

PHOTO AARON DOSTER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Andrey Rublev

Un choix difficile pour conclure. Stéfanos Tsitsipás ? Andrey Rublev ? Jannik Sinner ? Il y a du pour et du contre chez chacun. Difficile de s’imaginer que le premier succès majeur du Grec sera ailleurs qu’à Roland-Garros. Quant au jeune Italien, il vient de subir des sorties hâtives à Toronto et à Cincinnati, bien qu’il ait précédemment gagné le titre à Washington, un tournoi de catégorie 500. Rublev, lui, actuel septième mondial, arrive d’une finale à Cincinnati. Et six de ses huit titres à vie ont été remportés sur le dur. Mais ne misez pas sur lui, tout de même…

FEMMES

Naomi Osaka

PHOTO TIZIANA FABI, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Naomi Osaka

Allons-y avec le positif. La Japonaise, numéro trois mondiale, a entamé l’année en remportant à Melbourne son quatrième titre majeur. Et elle a enlevé deux des trois derniers Internationaux des États-Unis (2018 et 2020). En soi, cela devrait en faire la favorite. Mais il y a l’envers de la médaille. Son refus de participer à des conférences de presse à Roland-Garros l’a amenée à parler ouvertement de ses problèmes de santé mentale. Et depuis son quart de finale à Miami, en mars, elle n’a jamais dépassé la ronde des 16. Difficile d’être optimiste en ce moment. Mais le creux de vague ne durera pas éternellement.

Ashleigh Barty

PHOTO SUSAN MULLANE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Ashleigh Barty

On avait ignoré la numéro un mondiale de cette liste en vue de Wimbledon. Une erreur. Elle a remporté le tournoi. À notre défense, elle n’avait pas joué depuis son retrait sur blessure à Roland-Garros… N’empêche, dans le cadre des Internationaux des États-Unis, il y a un autre bémol, de nature différente : jamais l’Australienne n’y a franchi la ronde des 16. En contrepartie, elle vient de gagner le tournoi de catégorie 1000 de Cincinnati. Ce n’est pas une prédiction très risquée : Barty réalisera sa meilleure performance à vie dans le Queens. Cette fois, vous pouvez gager.

Aryna Sabalenka

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Aryna Sabalenka

Les amateurs montréalais viennent de faire connaissance avec sa puissance. La Biélorusse de 23 ans ne fait pas dans la demi-mesure. Pour le meilleur et pour le pire puisqu’elle mène le circuit WTA pour les doubles fautes. Au chapitre des victoires, par contre, ses 38 succès cette année ne sont devancés que par Ashleigh Barty. En tournoi du Grand Chelem, elle a signé son meilleur résultat à Wimbledon, en juin, avec une demi-finale. Il reste un peu de polissage à faire dans son cas. Mais une telle puissance peut potentiellement causer des ravages sur surface dure.

Karolína Plísková

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Karolína Plísková

En voilà une qu’on a tendance à oublier… Il faut dire qu’en atteignant la finale de Wimbledon il y a deux mois, la Tchèque de 29 ans a mis fin à une séquence de huit tournois majeurs consécutifs sans franchir la ronde des 16. Inexplicable pour une joueuse qui a été numéro un mondiale en 2017 et qui est présentement quatrième. Finaliste de deux tournois du Grand Chelem en carrière, elle traverse une bonne période : finale à Montréal, puis demi-finale à Cincinnati. Cependant, elle s’est inclinée chaque fois contre des joueuses classées en deçà du 70e rang.

Angelique Kerber

PHOTO SUSAN MULLANE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Angelique Kerber

Toujours amusant de lorgner un peu vers le champ gauche. On a songé à Victoria Azarenka avant d’opter plutôt pour Kerber. L’Allemande a des références à New York, championne il y a cinq ans. Ses deux plus récentes défaites, chaque fois en demi-finale, à Cincinnati et Wimbledon, ont été subies contre Ashleigh Barty. Pas de honte à ça. Et son tournoi précédent, un petit 250 sur gazon, en Allemagne, elle l’a enlevé. On parle donc d’une fiche de 14-2 à ses 16 derniers matchs. Et, à 33 ans, 17e mondiale, elle n’a plus la pression de trôner au sommet.