(Paris) Rafael Nadal n’aura pas la chance de triompher une 14e fois à Roland-Garros.

Le favori Novak Djokovic a gagné les six derniers jeux pour sceller un gain de 3-6, 6-3, 7-6 (4) et 6-2 en demi-finale, vendredi.

PHOTO ANNE-CHRISTINE POUJOULAT, AGENCE FRANCE-PRESSE

Alexander Zverev

Meneur 30-28 dans leurs confrontations, le Serbe est l’artisan de deux des trois revers de Nadal en carrière à Paris. L’Espagnol a pris part à 108 matchs sur cette terre battue.

Nadal avait été couronné à Roland-Garros ces quatre dernières années, parmi une récolte de 20 titres majeurs. Lui et Roger Federer partagent le record à ce chapitre.

Épique, la troisième manche a duré 93 minutes.

La foule de 5000 personnes a pu rester au-delà du couvre-feu de 23 h, avec l’accord des autorités françaises.

« C’était une ces soirées et un de ces matchs qui ne s’oublient pas, a dit Djokovic, victorieux en quatre heures et 13 minutes.

« C’est assurément mon meilleur match ici et dans mon top 3 en carrière, considérant mon adversaire, sa domination sur terre battue et la qualité du jeu. Et l’atmosphère, qui était complètement électrique. »

« Chaque match contre Rafael à Paris, c’est un peu l’ascension de l’Everest que d’espérer gagner, », a ajouté le Serbe.

Champion de 2016, Djokovic pourrait rejoindre Rod Laver et Roy Emerson comme double vainqueurs de chacune des quatre étapes du Grand chelem.

Âgé de 34 ans, Djokovic sera en quête d’un 19e trophée de prestige.

Son rival en finale dimanche sera le Grec de 22 ans Stefanos Tsitsipas, contre qui il a un dossier de 5-2, dont une victoire à Rome cette année.

Tsitsipas a frappé un mur contre Alexander Zverev avant de se ressaisir, pour accéder à la finale d’un Grand Chelem pour la première fois de sa carrière.

Tsitsipas, cinquième tête de série, a gagné 6-3, 6-3, 4-6, 4-6 et 6-3, en trois heures et demie.

Le Grec présentait avait une fiche peu reluisante de 0-3 en demi-finales d’un Grand Chelem.

« Ç’a été un match très émotif, qui s’est déroulé en montagnes russes, a expliqué Tsitsipas. En fin de compte, ç’a été tout un soulagement de pouvoir sceller l’issue de la rencontre. J’étais totalement épuisé. »

Car ça n’a pas été facile. Il avait déjà laissé filer son avance de deux manches contre Zverev lorsqu’il a commis une double faute pour se retrouver à 0-40 au premier jeu de la cinquième manche.

S’il était brisé à ce moment-là, alors la remontée aurait été pratiquement complétée par l’Allemand.

Tsitsipas a arraché cinq points consécutifs, dont un avec un coup droit en croisé qu’il a célébré en agitant sa raquette en direction de la foule, qui scandait son nom. Il s’est alors remis sur les rails, et n’a plus jamais regardé derrière lui.

« Je suis quelqu’un de combatif. Je ne voulais pas me laisser abattre. Je crois que j’ai pris quelques décisions qui ont joué en ma faveur », a confié Tsitsipas.

« Ç’a été comme une bouffée d’air frais, ce premier jeu, a-t-il ajouté. Je me suis senti ragaillardi. »

Et Zverev, impuissant, n’a pu que regarder la victoire lui filer entre les doigts.

« J’ai commencé à jouer au troisième set. Contre un joueur comme Stefanos, il est souvent trop tard, a admis Zverev, le finaliste des Internationaux des États-Unis en 2020. Si je réussis le bris contre lui au premier de la cinquième manche, alors peut-être que le résultat aurait été différent. »

Tsitsipas est le premier Grec à se qualifier pour la finale d’un tournoi majeur, et le plus jeune à accomplir cet exploit aux Internationaux de France depuis Nadal en 2008, cinq jours après son 22e anniversaire.

Et cette ascension fulgurante n’est pas étonnante. Tsitsipas développe son jeu depuis plusieurs saisons déjà. Il s’est retrouvé dans le carré d’as de trois tournois majeurs consécutifs et mène présentement l’ATP au chapitre des victoires (39) et des victoires acquises sur la terre battue (22).

De plus, trois de ses sept titres en carrière ont été acquis sur cette surface de jeu, dont deux cette saison — au Masters de Monte-Carlo et à l’Omnium de Lyon.

La fiche de Zverev en carrière contre des membres du top-10 mondial en tournois du Grand Chelem est maintenant de 0-10. Une statistique étonnante étant donné que sa fiche contre ces mêmes joueurs dans d’autres circonstances est de 31-30.