(Melbourne, Australie) Le Québécois Félix Auger-Aliassime s’est montré intraitable au deuxième tour des Internationaux de tennis d’Australie, mercredi, éliminant l’Australien James Duckworth en trois manches de 6-4, 6-1, 6-2.

En route vers cette victoire, qu’il a réalisée en 1 h 45 minutes, Auger-Aliassime, 20e tête de série, a livré une performance qui a frisé la perfection. Il a réussi 19 as, n’a commis que trois doubles fautes et n’a fait face à aucune balle de bris. Il a lui-même réussi six bris en dix tentatives.

Auger-Aliassime s’est donc qualifié pour le troisième tour, où il retrouvera son compatriote Denis Shapovalov. L’Ontarien a vaincu en fin de programme un autre Australien, Bernard Tomic, 6-1, 6-3 et 6-2.

Un duel fratricide qui ne semble pas trop déranger le Québécois.

« Nous sommes toujours fiers de faire rayonner le pays, après nos expériences communes à la Coupe Davis et à la Coupe ATP l’an dernier », a d’abord évoqué Auger-Aliassime.

« Évidemment, maintenant que nous devrons nous affronter - ce n’est pas la première fois que ça se produit dans un tournoi du Grand Chelem -, nous sommes conscients que c’est une belle opportunité pour chacun d’entre nous », a-t-il ajouté, en rappelant qu’ils se connaissaient depuis très, très longtemps.

« Je crois que notre premier match s’est déroulé à huit ans. Ils avaient réuni les meilleurs joueurs de moins de 12 ans, et nous y participions - ce sont des camps nationaux, je crois », s’est souvenu le principal intéressé.

« La première fois que je l’ai rencontré [Shapovalov], c’était à Toronto. Il jouait déjà avec une raquette d’adulte, et effectuait des revers à une main dès l’âge de neuf ans. Je me souviens d’avoir été très impressionné la première fois que je l’avais vu. Je le suis encore aujourd’hui », a poursuivi le tennisman âgé de 20 ans.

De son côté, Shapovalov a également tenu à lancer des fleurs à son prochain adversaire.

« J’ai très hâte d’affronter Félix, mais c’est un match comme les autres », a tenu à souligner le joueur de 21 ans.

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Denis Shapovalov

« Je l’ai déjà affronté chez les moins de 12 ans, mais je ne me souviens plus du match. Il m’a dit que je l’avais battu à zéro dans les deux manches, a confié Shapovalov. Je ne m’en souviens pas. Mais nous nous sommes affrontés tellement souvent depuis ce temps que tout est un peu flou dans ma tête. »

Par ailleurs, la victoire d’Auger-Aliassime est venue mettre un baume sur le cœur des partisans du tennis canadien, déçus non pas une mais deux fois plus tôt en journée.

En lever de rideau, Bianca Andreescu s’est montrée sous un jour erratique et s’est inclinée en deux manches de 6-3, 6-2 face à Su-Wei Hsieh, de Taïwan. Quelques instants plus tôt, Rebecca Marino avait également subi l’élimination, s’inclinant 6-1, 7-5 contre Marketa Vondrousova de la République tchèque.

Milos Raonic, l’autre Canadien toujours en lice en simple, s’est imposé 6-7 (1), 6-1, 6-1 et 6-4 devant le Français Corentin Moutet.

Raonic a dominé 26-3 pour les as, 6-0 pour les bris et 54-18 pour les coups gagnants.

Son prochain rival sera Merton Fucsovics, tombeur de Stanislas Wawrinka.

Maladresses après maladresses

Face à une rivale de 35 ans, détentrice du 71e rang au classement de la WTA, Andreescu, huitième tête de série, n’a jamais été capable de se mettre en marche de façon soutenue.

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Bianca Andreescu

Il y a bien eu quelques coups d’éclat, ici et là, mais ils étaient généralement suivis de maladresses qui ont trahi son absence de 15 mois des courts.

Faisant preuve de patience et de ténacité, la Taïwanaise a répliqué aux boulets de canons de sa réputée rivale avec des coups variés et précis près des lignes, et en forçant la Canadienne à se déplacer continuellement à gauche et à droite.

« Elle peut changer le rythme-je sais que je peux changer le rythme aussi-mais elle est à un tout autre niveau, du moins aujourd’hui », a déclaré la Canadienne

Andreescu a commis 25 erreurs directes, cinq doubles fautes et a été victime de six bris de service, trois dans chacune des deux manches. Deux de ces bris sont survenus immédiatement après que la Canadienne de 20 ans eut elle-même réalisé des bris.

« Mon service a été tout simplement affreux », a admis Andreescu. « Ça n’a pas aidé, c’est certain. »

Andreescu s’est compliquée l’existence en concédant les quatre premiers jeux du premier set, et les trois premiers du suivant.

Ce n’est pas la première fois que Hsieh vient à bout de joueuses de haut niveau lors de tournois du Grand Chelem, ayant réservé le même sort à Garbine Muguruza en Australie et à Simona Halep à Wimbledon.

« C’est étrange, je me sens normalement plus excitée d’affronter une tête de série parce que vous savez qu’elles ont tout le talent sur le court et qu’elles sont meilleures que n’importe quelle autre fille », a déclaré Hsieh, dans une entrevue publiée sur le site internet officiel du tournoi.

« Vous devez donc trouver un moyen d’entrer dans le match et de jouer selon votre style. Ce n’est pas toujours facile, mais la foule est toujours la meilleure pour continuer de batailler ici », a-t-elle ajouté.

Quant à Marino, elle a eu le mérite de livrer une coriace bataille à Vondrousova, 19e tête de série lors du deuxième set, qui a duré 55 minutes, après une première manche où elle n’avait jamais été dans le coup.

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Rebecca Marino

Le troisième jeu a été particulièrement fertile en rebondissements et son issue a peut-être changé l’allure du reste du match en faveur de Vondrousova.

Face à un recul de 0-2 après avoir perdu son service lors du premier jeu de la manche, la Tchèque s’est de nouveau retrouvée dans une situation précaire à son service après avoir concédé les trois premiers points à Marino.

Vondrousova est parvenue à amener le score à égalité, mais elle a dû sauver trois autres balles de bris avant de gagner le jeu, qui s’est étiré pendant presque 12 minutes.

Marino a quand même eu la chance de forcer la tenue d’une troisième manche à son service, alors qu’elle menait 5-4. Vondrousova a réagi en réalisant un bris opportun.

Un autre bris de service, deux jeux plus tard, a permis à Vondrosova de se frayer un chemin jusqu’à la troisième ronde.

Enfin, en double, Gabriela Dabrowski, d’Ottawa, et l’Américaine Bethanie Mattek-Sands ont entamé leur tournoi en disposant de l’Espagnole Lara Arruabarrena et de l’Américaine Kaitlyn Christian 6-2, 6-3.

Par ailleurs, La Lavalloise Leylah Annie Fernandez et la Britannique Heather Watson ont défait la Chinoise Shuai Zhang et l’Australienne Samantha Stosur 6-4, 3-6, 6-2. Fernandez s’était inclinée au premier tour du tournoi de simple féminin, mardi.