Iga Swiatek a bien vu que la Japonaise Naomi Osaka comptait déjà trois trophées du Grand Chelem à l’âge de 22 ans. Que la Canadienne Bianca Andreescu a remporté son premier titre à l’âge de 19 ans. Et que l’Américaine Sofia Kenin a ajouté son nom au palmarès des championnes à l’âge de 21 ans.

« C’est certain que ça vous inspire. Je sais qu’il n’y a pas de limites », a déclaré la Polonaise de 19 ans, samedi, après son triomphe en finale du simple féminin des Internationaux de tennis de France.

« Même si vous êtes très jeune et que vous êtes négligée, vous pouvez accomplir beaucoup dans un sport comme le tennis. »

La vieille garde du tennis masculin tient les jeunes à l’écart depuis des années. Le fait que Novak Djokovic et Rafael Nadal avaient rendez-vous en finale du simple masculin à Roland-Garros, dimanche, démontre clairement la suprématie des « Trois Géants » sur ce segment du sport.

Pendant ce temps, il existe chez les dames une nouvelle vague de jeunes joueuses de talent qui sortent continuellement de l’ombre, laissant présager un avenir fascinant.

Swiatek se veut le plus récent exemple de ces nouveaux visages dotés d’aptitudes pouvant faire d’elles des joueuses à surveiller sur la scène du tennis féminin.

Swiatek a vaincu Kenin 6-4, 6-1 samedi à Roland-Garros pour couronner un remarquable tournoi. Pendant les deux semaines de la compétition, elle n’a concédé aucun set et n’a perdu que 28 jeux, chemin faisant vers un titre à un tournoi du Grand Chelem à seulement sa septième présence à l’un des quatre évènements les plus prestigieux du tennis.

« Peut-être qu’il devait en être ainsi, une autre négligée sortant victorieuse d’un tournoi féminin du Grand Chelem », s’est avancée à expliquer Swiatek.

« Ça se produit tellement souvent actuellement que c’en est fou. »

C’est vrai. Le contingent de jeunes joueuses s’éclate. Et provient de nouvelles contrées, aussi.

Osaka a été la première athlète issue du Japon — homme ou femme — à remporter un tournoi du Grand Chelem lorsqu’elle a réalisé le tour de force aux Internationaux des États-Unis, en 2018. Andreescu a fait de même pour le Canada lors du même évènement, en septembre 2019. Voilà que Swiatek les a imitées pour la Pologne.

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Naomi Osaka avec le trophée des Internationaux des États-Unis, en septembre

Cinq des huit dernières finales du simple féminin en tournois du Grand Chelem — et 12 des 20 dernières — ont été gagnées par des joueuses qui récoltaient ainsi un premier titre en carrière. Sept des huit dernières championnes étaient âgées de 23 ans ou moins.

En guise de comparaison, Dominic Thiem est devenu le premier joueur du volet masculin à mériter un premier titre à un tournoi majeur depuis 2014, à la suite de son triomphe aux Internationaux des États-Unis le mois dernier.

Ce faisant, l’Autrichien de 27 ans est aussi devenu le premier joueur né durant les années 90 à mettre la main sur un trophée commémoratif d’un tournoi du Grand Chelem.

Djokovic, Nadal et Roger Federer n’ont tout simplement laissé aucune place aux autres. Après les Internationaux de France, les « Trois Géants » auront uni leurs efforts pour gagner 14 des 15 derniers tournois du Grand Chelem, et 57 des 69 derniers.

Pendant environ deux décennies, Serena Williams a dominé le tennis féminin, amassant 23 triomphes en simple lors de tournois majeurs. Bien qu’elle ait participé à quatre finales de tournois du Grand Chelem après une absence de plus d’un an, à la suite de la naissance de son premier enfant, Williams n’a pas réussi à ajouter un 24e titre à sa collection.

Williams, qui a célébré son 39e anniversaire de naissance la veille du début des Internationaux de France, a été contrainte de se retirer avant son deuxième match en raison d’une blessure au tendon d’Achille qui lui donnait de la difficulté à marcher sans boiter.

Sa sœur Venus, maintenant âgée de 40 ans, compte sept titres en simple lors de tournois du Grand Chelem, mais a été éliminée en première ronde à Paris, tout comme en Australie et à Flushing Meadows plus tôt en 2020.

Le duel entre Swiatek et Kenin était le premier à réunir deux joueuses de 21 ans ou moins en finale de Roland Garros depuis l’affrontement entre les Belges Justine Henin et Kim Clijsters en 2003.

« Une nouvelle génération arrive », a déclaré Kenin.

« C’est toujours bon de voir des jeunes prendre la relève et jouer du tennis de haut niveau. C’est toujours bon d’avoir de la variété. »

- Avec Howard Fendrich, The Associated Press