(New York) Rafael Nadal s’est frotté les épaules pas une, ni deux, mais trois fois. Si ses mots n’exprimaient pas clairement sa pensée, son langage corporel en disait long.

La question était : aimerais-tu conclure ta carrière avec le plus grand nombre de titres majeurs remportés par un tennisman ? Sa réponse, en résumé : Bien sûr que oui.

Et si ce n’était pas le cas ?

« J’adorerais être celui qui en compte le plus, oui, mais tu ne peux pas passer tes journées à penser à ça et te dire que ton voisin en a plus que toi, a confié l’Espagnol âgé de 33 ans après avoir atteint la finale des Internationaux des États-Unis. Tu dois être satisfait de ce que tu as. Tu dois faire les choses à ta manière. Si tu es celui qui accomplit cet exploit, alors c’est fantastique. Mais sinon, au moins je pourrai me dire que j’ai tout donné pendant ma carrière. C’est tout. »

S’il parvient à vaincre Daniil Medvedev dimanche à Flushing Meadows, alors « Rafa » obtiendrait son quatrième titre en carrière à New York. Ce titre lui permettrait surtout de s’approcher à un seul de son plus grand rival, Roger Federer, à ce chapitre dans l’histoire.

En ce moment, Federer domine ce classement avec 20 titres du Grand Chelem, contre 18 pour Nadal et 16 pour Novak Djokovic.

« Je suis satisfait de ma carrière. Je suis très heureux de pouvoir vivre de ma passion. Je vais continuer de travailler fort afin de me donner plus de chances (de l’emporter), a confié Nadal. J’en ai une dimanche. Ce n’est qu’une autre opportunité, c’est tout. »

Ce sera la 27e finale dans un tournoi du Grand Chelem en carrière pour Nadal, et la première pour Medvedev, un Russe âgé de seulement 23 ans.

Medvedev n’avait jamais franchi le quatrième tour d’un tournoi majeur avant cette année.

« Nous nous préparerons comme s’il s’agissait d’un match de routine, parce que c’est l’approche que préconise Daniil. J’aimerais vous dire que c’est sa "première finale" ou quelque chose du genre, mais ça ne l’aiderait pas, a confié l’entraîneur de Medvedev, Gilles Cervara. S’il est en position de gagner le tournoi, alors peut-être qu’il ressent de la nervosité. Mais il est capable de gérer ça et de sauter sur le terrain en étant 100 % prêt à jouer à sa pleine mesure pour gagner le match. »

Medvedev connaît beaucoup de succès dernièrement ; il présente une fiche de 20-2 sur le ciment en Amérique du Nord et il a participé à la finale dans ses quatre derniers tournois.

Ça comprend sa défaite de 6-3, 6-0 en finale à la Coupe Rogers de Montréal contre Nadal en août.

« Nous devrons faire de belles choses pour essayer de le vaincre », a dit l’un des entraîneurs de Nadal, Francisco Roig, avant d’ajouter en riant : « Je ne vous dirai pas lesquelles, par contre ».