Maria Sharapova a fait dérailler la championne sortante Caroline Wozniacki (no 3) dès le troisième tour des Internationaux d'Australie, vendredi à Melbourne: elle attendait une victoire contre une joueuse du top 5 depuis près d'un an et demi. Roger Federer et Rafael Nadal se sont eux montrés souverains.

En revanche, le Croate Marin Cilic, 7e mondial et finaliste sortant, a frôlé l'élimination contre l'Espagnol Fernando Verdasco (28e), qui a obtenu une balle de match avant de s'incliner 4-6, 3-6, 6-1, 7-6 (10/8), 6-3 et en 4h18. Il affrontera un autre Espagnol, Roberto Bautista (24e), pour une place en quarts.

Sharapova «récompensée»

«C'est pour ces matchs que je m'entraîne, c'est une très belle récompense»: à 31 ans, Sharapova ne boude pas son succès (6-4, 4-6, 6-3) contre Wozniacki, acquis après quasiment 2h30 de combat.

Car ce n'est que son deuxième sur une pensionnaire du top 5 depuis son retour de suspension pour dopage au meldonium au printemps 2017. Le précédent remontait au premier tour des Internationaux des États-Unis cet été-là, aux dépens de Simona Halep, alors numéro 2 mondiale.

En huitièmes de finale, la Russe, ex-numéro 1 mondiale aujourd'hui 30e, affrontera l'Australienne Ashleigh Barty (15e).

Ces deux dernières saisons, Sharapova n'a atteint qu'une fois les quarts de finale en Grand Chelem (Roland-Garros 2018). Le plus récent de ses cinq sacres en Grand Chelem remonte à 2014, à Roland-Garros.  

Un an après avoir remporté son premier trophée en Grand Chelem, Wozniacki (28 ans), qui a annoncé l'automne dernier souffrir de polyarthrite rhumatoïde, risque elle d'être éjectée du top 10 à l'issue de la quinzaine australienne.



Federer-Tsitsipas, choc de générations

Quand Federer a soulevé pour la première fois le trophée des Internationaux d'Australie, en 2004, Stefanos Tsitsipas (15e) n'avait que... cinq ans. Quinze ans plus tard, le jeune Grec, un des plus prometteurs de la nouvelle génération, va disputer au Suisse aux vingt couronnes record en Grand Chelem une place en quarts de finale. Ce qu'il aurait préféré éviter pour son premier huitième de finale à Melbourne, le deuxième de sa jeune carrière en tournoi majeur. 

«Ce serait extraordinaire de jouer Roger au Rod Laver Arena mais... j'espère vraiment que Taylor (Fritz) va gagner!», a-t-il souri après sa qualification aux dépens du Géorgien Nikoloz Basilashvili 6-3, 3-6, 7-6 (9/7), 6-4. 

Mais peu après, Federer a confirmé qu'il n'était pas qu'un oiseau de nuit en survolant 6-2, 7-5, 6-2 son match face au jeune Américain Taylor Fritz (50e). 88 minutes, 34 coups gagnants, seulement 14 fautes directes, 93% de réussite derrière ses premières balles: sous le toit du principal stade du Melbourne Park, le Suisse de 37 ans, en quête d'un centième trophée, s'est montré particulièrement fringant. 



Photo Aly Song, Reuters

Roger Federer

Nadal musèle De Minaur

Sa réputation à 19 ans de «combattant d'exception», dixit Nadal, n'est pas usurpée: dix minutes de lutte pour sauver son premier jeu de service, 23 minutes de match rien que pour atteindre 2-1, cinq balles de match écartées...  Mais son désir de vaincre n'a pas suffi au jeune Australien Alex De Minaur (29e), guidé par Lleyton Hewitt, à mettre en danger Rafael Nadal. 

Les quelques assauts de son adversaire maîtrisés, l'Espagnol de 32 ans l'a muselé 6-1, 6-2, 6-4 en moins de 2h30.  

Le retour à la compétition de Nadal après un peu plus de quatre mois hors circuit, la faute à une panoplie de problèmes physiques (genou, abdominaux, cheville et cuisse) se déroule idéalement pour l'instant.  

«Je suis sur la bonne voie», estime «Rafa». 

Il sera opposé en huitièmes de finale le Tchèque Tomas Berdych, ex-n4 mondial aujourd'hui 57e, de retour à un niveau intéressant après avoir pris le temps de soigner son dos douloureux lors de la deuxième moitié de la saison 2018. 

Née en 2002! 

On peut être née en 2002 et jouer déjà un huitième de finale en Grand Chelem... à condition pour l'instant de s'appeller Amanda Anisimova! La jeune Américaine d'origine russe est devenue vendredi la première native des années 2000, joueuses et joueurs confondus, à atteindre ce stade de la compétition dans un tournoi majeur. Pour cela, elle a dominé 6-3, 6-2 la Biélorusse Aryna Sabalenka (11e). «Probablement l'un des meilleurs matchs de ma vie», s'est-elle félicitée. 

Mais ses rêves la portent bien plus loin: «Je veux gagner ce tournoi tout de suite!» Pour imiter Sharapova, son modèle, sacrée au même âge à Wimbledon en 2004.

Photo David Gray, AFP

Rafael Nadal