Trois jours après l'annonce de sa fin de carrière imminente, terrassé par sa hanche droite, Andy Murray a dit adieu aux Internationaux d'Australie dès le premier tour au bout d'un combat acharné en cinq sets de plus de quatre heures, lundi à Melbourne.

Après quatre mois sans compétition et une panoplie de soucis physiques, débuts rassurants pour Rafael Nadal. Et premiers pas sereins pour Roger Federer, double tenant du trophée.

Murray au bout de lui-même

À défaut de sa plénitude physique, son désir de vaincre est intact: fort de ses exceptionnelles qualités de combattant, Murray a fait ses adieux à Melbourne au bout d'un épatant combat, contre le solide Espagnol Roberto Bautista (24e) bien sûr, mais surtout contre lui-même et sa hanche droite qui le tourmente depuis deux ans.  

Mené deux sets à zéro et accusant un bris de retard dans le troisième (2-1), l'ex-numéro 1 mondial tombé au-delà de la 200e place mondiale a réussi le tour de force, malgré une souffrance perceptible, de prolonger la rencontre jusqu'à une cinquième manche. Ce qu'il a accueilli avec une explosion de joie, en réponse à celle de sa mère Judy en tribunes.  

Mais le Britannique de 31 ans a fini par s'écrouler dans le set décisif (6-4, 6-4, 6-7 (7/5), 6-7 (7/4), 6-2). Ce qui n'a pas empêché le public tout acquis à sa cause du Melbourne Arena, bigarrée de drapeaux écossais et britanniques et poussant de temps à autre la chansonnette à sa gloire, de le gratifier d'une émouvante ovation avant même la fin de la partie!

Le reverra-t-on sur un court de tennis? Lui même ne le sait pas. «Si c'était mon dernier match, c'était une manière extraordinaire de finir. J'ai donné tout ce que j'avais, il ne me reste rien», a-t-il lâché la voix tremblante, avant que joueuses et joueuses lui rendent un hommage via une vidéo. Vendredi, en larmes, il avait espéré s'arrêter à Wimbledon cet été «mais (n'était) pas certain d'en être capable.»

Nadal répond présent

Genou droit, abdominaux, arthroscopie de la cheville droite, puis alerte à la cuisse gauche début janvier: depuis son abandon en demi-finale des Internationaux des États-Unis début septembre, le corps de Nadal (32 ans) a grincé de toutes parts. Pour son retour sur le circuit, l'Espagnol aux 17 titres en Grand Chelem a rassuré sous la chaleur australienne en maîtrisant l'invité australien James Duckworth en 2h15 (6-4, 6-3, 7-5).

«Ce n'est pas facile de revenir après plusieurs mois sans compétition, surtout face à un joueur très agressif, c'est difficile de trouver son rythme. C'est toujours difficile de reprendre après une blessure, je sais de quoi je parle», a déclaré «Rafa», qui ne s'était testé qu'à travers deux exhibitions dernièrement.

Les derniers jeux l'ont illustré: au service pour le gain du match à 5-3, l'actuel numéro 2 mondial a permis à son adversaire de recoller à 5-5 avant de conclure deux jeux plus tard.

Que ce soit clair: à 32 ans, le Majorquin n'a aucune envie de laisser la place à la nouvelle génération: «Pas encore j'espère! Ils ont encore beaucoup de temps, ils peuvent attendre un ou deux ans de plus!», a-t-il lancé.

Double tenant du trophée et en quête d'un centième titre à 37 ans, Federer a lui passé moins de deux heures sur le court du Rod Laver Arena pour se défaire de l'Ouzbek Denis Istomin (99e) 6-3, 6-4, 6-4 en soirée.

Sharapova sans pitié

6-0, 6-0 en 63 minutes: première à entrer au Rod Laver Arena, Maria Sharapova s'est montrée sans pitié pour la Britannique Harriet Dart, issue des qualifications. Au point que son adversaire a quitté le court en larmes. Pas de quoi émouvoir l'ex-numéro 1 mondiale aujourd'hui 30e. «Désolée mais je n'ai pas le temps pour ça», a-t-elle lâché.

Si elle n'est «pas encore où (elle) voudrait en être», la Russe de 31 ans, qui avait abandonné à Shenzhen (Chine) début janvier, touchée à la cuisse gauche, s'est félicitée d'avoir «fait les choses comme il fallait du début à la fin».

Parmi les favorites, qualifications sans encombre de la lauréate sortante et no 3 mondiale, la Danoise Caroline Wozniacki, de la no 2 mondiale, l'Allemande Angelique Kerber, et de la no 5 mondiale, l'Américaine Sloane Stephens.