(Montréal) La vengeance est un plat qui se mange froid. Parlez-en à Rafael Nadal.

Quatre mois après avoir encaissé une défaite surprise contre Fabio Fognini à Monte-Carlo, Nadal est difficilement venu à bout de l’une de ses — rares — bêtes noires sur le circuit de l’ATP en trois manches de 2-6, 6-1 et 6-2 en quarts de finale de la Coupe Rogers, vendredi soir au stade IGA.

« Tout le monde sait qu’il est l’un des gars les plus talentueux sur le circuit, a d’abord mentionné Nadal. Il a eu des hauts et des bas au fil de sa carrière, mais lorsqu’il est en forme, c’est l’un des gars qui réussit des coups formidables de partout sur le terrain.

“C’est un adversaire dangereux pour tout le monde, et il connaît une belle saison — il a gagné un tournoi Masters 1000 —, tout comme moi. Mais je suis très satisfait, car aujourd’hui c’est moi qui l’ai emporté », a-t-il ajouté.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Fabio Fognini

L’Espagnol peut donc toujours espérer défendre un premier titre en carrière sur le dur avec succès, après avoir été sacré champion l’an dernier à la Coupe Rogers de Toronto. Il a aussi triomphé au Canada en 2005, 2008 et 2013.

Nadal en a profité pour signer sa 380e victoire en carrière dans un tournoi de la série Masters 1000, soit deux de plus que son plus proche poursuivant à ce chapitre dans l’histoire, Roger Federer. Ce dernier n’a pas participé à la Coupe Rogers de Montréal, préférant se reposer en prévision du Masters de Cincinnati la semaine prochaine.

Nadal, qui dispute un premier tournoi depuis Wimbledon, affrontera en demi-finale samedi le vainqueur du duel de fin de soirée entre son compatriote Roberto Bautista Agut et le Français Gaël Monfils.

L’Espagnol devra cependant attendre pour connaître l’identité de son adversaire, puisque le match a été reporté en raison de la pluie, alors que Monfils menait 30-0 au premier jeu de la première manche. Le match sera disputé à 13 : 00 samedi.

Même s’il présente une fiche appréciable de 12-4 en carrière et qu’il a remporté sept de ses neuf derniers matchs contre Fognini, le no 2 mondial a connu son lot d’ennuis contre lui au fil des ans.

D’ailleurs, avant ce match, le Majorquin et le vétéran âgé de 32 ans s’étaient affrontés au Masters de Monte-Carlo en avril. Fognini l’avait alors surpris, en route vers la conquête de son premier titre de la série Masters 1000 en carrière.

Nadal a donc obtenu sa revanche, même si ç’a été — encore — difficile.

Nadal, le magicien

Fognini a donné le ton à la rencontre, en brisant le champion en titre du volet masculin de la Coupe Rogers dès le troisième jeu, avant de le refaire deux jeux plus tard. Nadal, visiblement pas dans son assiette, a d’ailleurs concédé la première manche en 39 petites minutes.

« J’ai perdu le premier set parce que je n’avais aucune sensation, a-t-il dit sans détour. Les choses se sont déroulées rapidement — on aurait dit que le court était contre moi, car j’avais l’impression de mener 3-0, mais c’était 3-1 pour lui. Ensuite, j’ai tout simplement mal joué. »

Il ne fallait toutefois pas compter le favori du tournoi pour battu. À ce titre, Nadal a servi la même médecine à son adversaire en deuxième manche. Il a brisé Fognini lors des deuxième et sixième jeux avant de s’adjuger le set en 36 minutes.

« Je savais que le début du deuxième set serait crucial, donc il fallait que je joue avec intensité, a-t-il mentionné. Il a commis quelques erreurs, puis j’ai réussi un bris qui s’est révélé décisif. »

’Rafa’en a même profité pour offrir une pièce de jeu d’anthologie au cinquième jeu. Après avoir retourné un lob en réussissant un coup spectaculaire entre les jambes, dos au jeu, il a effectué deux courses à fond de train pour garder l’échange en vie. Fognini a cependant mis un terme à ses espoirs de remporter le point en déposant un amorti bien synchronisé.

Ça n’a toutefois pas été suffisant pour freiner le rouleau compresseur espagnol.

Le gaucher a brisé d’entrée de jeu son rival au troisième set, avant de lui soutirer de nouveau son service lors du cinquième jeu pour prendre les commandes 4-1. Entre-temps, l’Italien a demandé l’intervention du thérapeute pour lui faire un bandage à la cheville droite.

Fognini n’a plus été le même par la suite, pavant la voie à la victoire de Nadal en une heure et 57 minutes de jeu. Après la rencontre, l’ex-no 1 mondial s’est enquis de son état de santé au filet.

« Je lui ai demandé ce qu’il avait au pied, parce que je l’ai vu recevoir des traitements, a raconté Nadal. Il m’a dit ce qu’il ressentait, et je savais de quoi il parlait parce que j’ai déjà vécu la même chose. J’essayais donc simplement de le conseiller pour la suite des choses. »