Pluie, forfaits de vedettes, travaux bloqués: l'édition 2016 de Roland-Garros est décidément maudite, alors que tous les matchs de lundi ont été annulés à cause du mauvais temps.

Pareil désagrément ne s'était produit qu'une seule fois dans l'histoire du tournoi. C'était en 2000... déjà le 30 mai!

« Les conditions atmosphériques ne s'améliorant pas, bien au contraire, tous les matchs sont malheureusement annulés. Ils sont reportés à demain [mardi] », a fait savoir l'annonceur de Roland-Garros peu avant 14 h (8 h, heure de l'Est). Cette décision a mis fin aux espoirs des fans de tennis qui bravaient la pluie sous des ponchos et des imperméables dans les allées et les tribunes.

Les billets n'étant pas valables pour mardi, les spectateurs ont pour seule alternative de récupérer leur argent. Dans un cas comme celui-là, où aucune partie n'a débuté, le remboursement est intégral. 

En 2000, pour rattraper le temps perdu, cinq terrains habituellement réservés à l'entraînement avaient été utilisés le lendemain en plus des 16 courts dédiés à la compétition. Les 18 courts utilisés cette année devraient absorber le retard mardi, à moins que la pluie ne s'en mêle encore.

Relativement épargnée lors des deux précédentes éditions, l'épreuve parisienne du Grand Chelem boit la tasse cette année.

La veille, les deux derniers matchs de la journée, opposant la Polonaise Agnieszka Radwanska à la Bulgare Tsvetana Pironkova et la Roumaine Simona Halep à l'Australienne Samantha Stosur, n'étaient pas allés à leur terme à cause des averses. Une interruption d'une heure avait également été nécessaire au cours de la journée.

Forfaits en cascade

Le premier jour dimanche 22 mai, 22 des 32 matchs programmés avaient été reportés au lendemain. Miné par la pluie, Roland-Garros l'est aussi par les forfaits en cascade de plusieurs de ses meilleurs joueurs.

Insuffisamment remis de ses soucis lombaires, Roger Federer, l'homme aux 17 trophées majeurs, lauréat à Paris en 2009, avait renoncé trois jours avant le coup d'envoi. Le Français Gaël Monfils (14e mondial), affaibli par une mystérieuse infection virale, l'avait imité le lendemain.

La série noire n'était pas terminée. Rafael Nadal, le plus grand champion de Roland-Garros, neuf fois titré (2005-2008 puis 2010-2014) allait renoncer avant le troisième tour à cause de son poignet gauche blessé. Puis, c'était au tour de Jo-Wilfried Tsonga, septième mondial et demi-finaliste à deux reprises (2013, 2015), d'abandonner en raison de soucis aux adducteurs au bout de 40 minutes lors de son troisième match.

La Fédération française de tennis, embourbée dans l'épineux chantier d'extension de son tournoi et visée par une enquête judiciaire pour un trafic présumé de billets, n'avait pas besoin de ça cette année.

Avec la pluie, la nécessité d'équiper le court central d'un toit devient un besoin essentiel, selon Guy Forget, le nouveau directeur de Roland-Garros, lors de la deuxième journée.

Les trois autres levées du Grand Chelem en sont dotées. Wimbledon en dispose depuis 2009, l'Open d'Australie en compte trois et l'US Open inaugurera le sien lors de la prochaine édition (29 août-11 septembre).

À Paris, l'équipement ne sera posé au mieux qu'en 2020, en raison des recours de riverains et de défenseurs du patrimoine qui bloquent l'extension du site de la Porte-d'Auteuil.

Un programme chargé après la pluie

Le programme sera chargé mardi après l'annulation de la journée précédente à cause de la pluie: seront joués les 10 huitièmes de finale reportés la veille, ainsi que deux quarts messieurs maintenus à leur date normale, dont celui de Richard Gasquet.

Son match contre le Britannique Andy Murray est annoncé en troisième position sur le Central, après les huitièmes de finale de Novak Djokovic et de Serena Williams.

L'autre quart de finale maintenu est celui du Suisse Stan Wawrinka et de l'Espagnol Albert Ramos, en quatrième match sur le court Suzanne-Lenglen. En revanche, les quarts de finale dames ont tous été repoussés à mercredi, même la seule affiche déjà connue entre l'Espagnole Garbiñe Muguruza et l'Américaine Shelby Rogers.

Djokovic devra se lever tôt pour affronter l'Espagnol Roberto Bautista dès 9 h GMT (3 h, heure de l'Est), un horaire inhabituel pour un N.1 mondial. Cela ne devrait pas l'empêcher de passer face à un adversaire qu'il vient d'écraser 6-2, 6-1 à Madrid.

Comme le Serbe, Serena Williams rencontrera une rivale qu'elle a toujours battue (en trois matchs), l'Ukrainienne Elina Svitolina (20e mondiale).

La météo annonçait de la pluie mardi matin puis de la bruine et une amélioration en fin de journée.