Andy Murray est affirmatif: si son épouse Kim lui annonçait pendant l'Open d'Australie l'imminence de l'arrivée de leur premier enfant, il lâcherait ses raquettes sur le champ et sauterait dans le premier avion pour Londres.

Et peu importe à quel stade de la compétition. Même le sacrifice d'une place en finale et la perspective d'une belle polémique s'il laissait en plan des milliers de spectateurs et des millions de téléspectateurs n'y changeraient rien. « Mon enfant et ma femme sont plus importants qu'un match de tennis », a assuré le Britannique, âgé de 28 ans, à Melbourne.

L'hypothèse n'a rien d'extravagant. L'Écossais s'est toujours senti bien à Melbourne, où il a joué quatre des six dernières finales, même s'il ne s'y est jamais imposé. Il entame la saison 2016 avec le moral au beau fixe après avoir donné, presque seul, à la Grande-Bretagne sa première Coupe Davis depuis 1936. Et en tant que tête de série N.2, il est sûr de ne pas croiser l'invincible Novak Djokovic avant la finale.

Quant au bébé, il est attendu en principe en février, mais on sait que les nouveau-nés sont parfois impatients.

Le N.1 mondial a d'ores et déjà apporté son soutien à son rival. « Je me suis retrouvé dans la même situation en 2014, en Chine. J'étais prêt à faire mes bagages », a assuré le Serbe dimanche.

Les organisateurs seraient-ils aussi compréhensifs avec Murray? Ceux du Masters n'avaient pas hésité à le rappeler à ses obligations, l'automne dernier, alors qu'il envisageait de faire l'impasse pour se consacrer à la finale de la Coupe Davis, programmée juste après. Il s'était finalement bien aligné à Londres, avant de remporter le Saladier d'Argent.

Mauresmo de retour 

Pour que le dilemme se pose, il faudra bien sûr que Murray ait un peu la tête au tennis. « Je pense tous les jours [au bébé]. C'est un grand changement qui s'annonce. Je suis sûr que c'est ce que tout le monde pense à quelques semaines d'avoir son premier enfant », a-t-il avoué, avant d'ajouter immédiatement qu'il était tout de même « très concentré à l'entraînement ».

« Quand je travaille, je ne me laisse pas distraire, mais quand la séance se termine c'est un peu différent bien sûr... », a-t-il dit.

Du grain à moudre pour Amélie Mauresmo, qui a repris il y a un mois son rôle d'entraîneur auprès du Britannique après avoir elle-même mis son activité entre parenthèses à la suite de la naissance de son premier enfant l'été dernier. Un retour dont Murray s'est dit enchanté. « Nous avons une bonne relation. Évidemment, après quatre ou cinq mois sans travailler ensemble, cela prend un peu de temps de remettre les choses en place », a dit Murray, qui a choisi Dubai et non Miami comme d'habitude pour son rodage.

Du point de vue du tennis, tout devra être en ordre dès le premier tour car son adversaire, le grand Allemand Alexandre Zverev, l'un des jeunes loups du circuit (18 ans, 1,98 m), a le talent pour profiter de la moindre baisse de concentration. « Il n'arrête pas de progresser », a reconnu l'Écossais.