C'est beaucoup grâce à Milos Raonic que le Canada est en demi-finale de la Coupe Davis, et le Torontois a encore joué les héros en remportant hier soir le deuxième simple - 5-7, 6-3, 3-6, 6-3 et 10-8 face à Janko Tipsarevic - et en remettant les deux équipes à égalité.

Le numéro un mondial, Novak Djokovic, avait facilement disposé de Vasek Pospisil dans le premier match, mais Raonic a fait taire - un peu - la foule partisane de l'Arena de Belgrade et a semé le doute dans l'esprit des adversaires des Canadiens.

«C'est sûrement l'une des plus belles victoires de ma carrière», a reconnu Raonic, qui était opposé à un joueur figurant au top 10 encore récemment. Le Canadien, 11e mondial, a réussi pas moins de 34 as et 105 coups gagnants, mais il a aussi commis 83 fautes directes.

«Je savais que je devais jouer en attaquant, mettre la pression sur mon adversaire, quitte à commettre des erreurs. Je me rappelais aussi ma défaite récente à l'Omnium des États-Unis (face à Richard Gasquet), alors que j'avais gâché mes chances. Je ne voulais pas répéter cette erreur ici et je me suis accroché en cinquième manche...»

La victoire est d'autant plus impressionnante que Raonic a dû surmonter une blessure. «Je me suis tordu la cheville, et même si c'était un peu douloureux sur le coup, je savais que je devais continuer. Il s'agit quand même de la demi-finale de la Coupe Davis!»

Raonic a bien failli échapper la victoire en fin de match quand Tipsarevic a obtenu une balle de match. Quelques gros services lui ont permis d'étouffer la menace et il a su profiter à son tour de sa seule ouverture, dans le 17e jeu de la manche décisive, pour briser le service de Tipsarevic.

De retour au service, il a réussi quatre as consécutifs, ne laissant même pas à son adversaire la possibilité de toucher la balle une seule fois.

«Nous étions à un point d'être en arrière deux à zéro, mais voilà que nous sommes à égalité, a rappelé le capitaine canadien Martin Laurendeau. Milos a joué avec beaucoup de courage, revenant souvent de l'arrière sur son service, et à la fin, il a fait la différence comme le grand champion qu'il est devenu.»

Raonic présente une fiche extraordinaire de 5-0 cette saison en Coupe Davis, alors que le Canada a pourtant été opposé à l'Espagne, à l'Italie, à la Serbie et qu'il a toujours affronté de bons joueurs. Avantagé jusque-là par la possibilité de jouer à la maison sur la surface ultrarapide du Doug Mitchell Thunderbird Center de Vancouver, le joueur de 22 ans a montré hier sur la terre battue de Belgrade qu'il était bel et bien devenu cette saison un joueur de premier plan.

Et il aura la chance dimanche contre Djokovic d'en faire une autre démonstration.

Pospisil impuissant

Dans le premier match, Pospisil n'a jamais été en mesure d'inquiéter Djokovic. Le numéro un mondial, apparemment bien remis de sa défaite en finale de l'Omnium des États-Unis, lundi dernier, a remporté 13 jeux d'affilée après avoir été mené 1-2 en début de match.

La victoire de 6-2, 6-0 et 6-4 n'a jamais été mise en doute tant Djokovic était maître de la situation. «Il semblait frais comme une rose, a blagué Laurendeau après le match. Comme Nadal ou Federer, Novak a cette capacité d'offrir son meilleur niveau quelles que soient les conditions. Bien peu de joueurs auraient pu rivaliser avec lui aujourd'hui et Vasek n'a pas à être trop déçu.»

Mince consolation, Pospisil n'a passé que 100 minutes sur le court et il aura assurément récupéré avant le double qu'il doit disputer aujourd'hui aux côtés du vétéran Daniel Nestor. «Le double est toujours important en Coupe Davis et ce sera particulièrement vrai demain (samedi), a souligné Laurendeau. Cela devrait encore être un match très disputé et nos joueurs ont prouvé par le passé qu'ils savaient composer avec cette pression.»

Nestor et Pospisil avaient effectivement remporté un point très important en quart de finale contre l'Italie, une victoire incroyable en cinq manches, réglée 15-13 dans la manche décisive. Aujourd'hui, ils seront opposés aux Serbes Nenad Zimonjic (l'ancien partenaire de Nestor) et Ilija Bozoljac.