Novak Djokovic a encore offert un excellent spectacle de danse, hier soir, au stade Uniprix. En prélude, il a disputé un match de tennis près de la perfection, éliminant ainsi le Français Richard Gasquet 6-1, 6-1. La démonstration n'a duré que 51 minutes, à peine plus que la joyeuse chorégraphie qui a suivi avec le "Djoker" lui-même, les chasseurs de balles et la mascotte du tournoi.

«C'est sûrement un match presque parfait, surtout contre un joueur de la qualité de Gasquet, a souligné Djokovic, redevenu sérieux, en conférence de presse. Tout a bien fonctionné pour moi, ce soir, et j'aimerais pouvoir conserver ces sensations pour la suite de la saison sur le ciment.»

Gasquet, qui est tout de même 10e joueur mondial, a rendu un bel hommage à son vainqueur. «C'était très dur, a-t-il dit en conférence de presse. J'ai fait tout ce que j'ai pu, mais il faisait tout mieux que moi. Mon revers, qui est ma meilleure arme contre les autres, ne marche pas contre lui, et son revers à lui va vraiment très vite. Il est incroyable, sûrement le joueur qui m'a le plus impressionné depuis que je joue au tennis.»

Djokovic affichait d'ailleurs un sourire qui témoignait de sa surprise d'avoir si bien joué. «Cette surface est ma préférée, mais j'ai quand même habituellement besoin de quatre ou cinq jours et de quelques matchs pour retrouver mes repères. [Hier] soir, j'étais déjà tout près de mon meilleur niveau, et c'est très encourageant. Si je joue mes prochains matchs de la même façon, je serai en bonne position, quel que soit l'adversaire.»

Cet adversaire, ce sera Rafael Nadal, l'homme en forme du début de saison (neuf finales en dix tournois), qui a lui aussi vite trouvé ses marques sur le ciment. L'Espagnol a passé un peu plus de temps sur le court, hier soir, mais il n'en a pas moins écarté aisément l'Australien Marinko Matosevic, modeste 74e mondial, en deux manches de 6-2, 6-4.

«J'ai encore joué un bon match et c'est encourageant pour la suite du tournoi et de la saison, a noté Nadal. Contre Novak, ce sont toujours de bons matchs.» Ce sera un 36e match entre les deux joueurs qui se sont livré quelques duels d'anthologie. Nadal a remporté leur dernier affrontement, en finale à Roland-Garros, sur la terre, justement. Les deux hommes ont chacun remporté deux fois la Coupe Rogers.

«Rafa [Nadal] connaît vraiment une excellente saison, a rappelé Djokovic. Il a presque tout gagné et semble en grande forme cette semaine. Mais le ciment est sûrement la surface où j'ai les meilleures chances de le battre, plus que sur la terre battue, en tout cas...»

Le public sera sûrement partagé, ce soir, entre ses deux favoris. Djokovic ne s'en offusque pas. «Il faut respecter les spectateurs, ce sont eux qui achètent les billets, a-t-il rappelé. Et ici, ils sont vraiment nombreux, depuis le début du tournoi et même avant.»

«Cela en dit beaucoup sur l'environnement de tennis qu'on trouve ici, sur l'amour des Canadiens pour notre sport. Et avec la progression de Raonic, de Pospisil et des autres joueurs qui ont bien fait cette semaine, je crois que cet intérêt pour le tennis va encore grandir au Canada.»

Nestor encore là

Un autre Canadien a atteint les demi-finales de la Coupe Rogers: le vétéran Daniel Nestor, qui s'est qualifié hier soir avec son partenaire suédois Robert Lindstedt. La paire a surpris les favoris américains Bob et Mike Bryan, 6-7 (2), 6-3, 10-5. À 40 ans, il s'agit peut-être de la dernière présence de Nestor à Montréal, mais il jouera au moins un autre match, ce soir à 18h, contre les Britanniques Andy Murray et Colin Fleming.