Rafael Nadal parlera de presque tout, sauf de sa blessure au genou alors qu'il tentera de remporter le Masters de Monte-Carlo pour la neuvième fois consécutive.

L'Espagnol a effectué un retour impressionnant à la compétition après une pause de sept mois en raison d'une blessure au genou gauche. Il a atteint la finale des quatre tournois qu'il a disputés -en gagnant trois - et il connaît son meilleur début de saison en carrière avec une fiche de 17-1.

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«On a beaucoup parlé de mon genou depuis l'année dernière et je pense qu'il n'est pas bon d'en parler davantage. Je suis ici, je prends part à la compétition et je préfère me concentrer sur le tennis, a précisé Nadal. Parler de mon genou à tous les jours n'aide pas. Que mon genou soit à 50, 90, 80, 100% ne change rien à la situation.»

Nadal, âgé de 26 ans, cherche non seulement à poursuivre sa série victorieuse à Monte-Carlo, qui s'élève à 42 matchs, mais il vise aussi à décrocher un 23e titre Masters cette semaine.

S'adressant aux journalistes avant son match du deuxième ronde, prévu mercredi, Nadal a tenu à détourner l'attention de cette longue période d'inactivité qui lui a fait rater les Jeux olympiques de Londres et deux tournois du Grand Chelem, avant de revenir à la compétition en février.

Après s'être incliné face à Horacio Zeballos en finale du tournoi sur terre battue à Vina del Mar, au Chili, Nadal s'est imposé sur la terre battue de Sao Paulo, au Brésil, et Acapulco, au Mexique, avant de vaincre en finale Juan Martin del Potro sur la surface dure d'Indians Wells pour son 22e titre de la série Masters.

«De connaître ce succès n'était qu'un rêve pour moi, a-t-il reconnu. Ça été une grande surprise, surtout pour moi étant donné ma situation. J'ai ressenti de fantastiques émotions en Amérique latine, et ensuite à Indian Wells. Mais c'est du passé. Nous sommes ici à Monte-Carlo.»

Sa victoire à Indian Wells a été l'une des plus émouvantes pour Nadal. Il s'est laissé tomber sur le dos au moment de sa victoire, s'est relevé, à donné l'accolade à del Potro, puis il s'est précipité vers les gradins pour étreindre les membres de son équipe. Puis il est tombé à genoux sur le terrain pour s'imprégner de l'émotion alors qu'il ressentait une poussée d'adrénaline de renouer avec la victoire dans un tournoi d'importance.

De tels sentiments étaient plutôt rares pendant son absence. Il s'est donc concentré à se réjouir du triomphe des autres - applaudissant la victoire d'Andy Murray aux dépens de Roger Federer en finale du tournoi olympique de Londres.

«J'étais ému quand Andy a remporté les Jeux olympiques. Il méritait une victoire comme ça et puis il a remporté ses premiers Internationaux des États-Unis. Il y a longtemps que je dis qu'il va gagner un Grand Chelem et finalement il l'a fait. Je suis très heureux, a ajouté Nadal.

«Quand quelqu'un mérite quelque chose, je suis ému. C'est comme lorsque j'ai perdu en 2009 à Roland-Garros. Cela peut paraître étrange, mais j'ai perdu le premier rang mondial à Roger dans ce tournoi mais je voulais vraiment que Roger gagne le tournoi.»

Seul l'ancien finaliste des Internationaux de France Guillermo Coria sait ce que c'est que de battre Nadal à Monte-Carlo, et c'était il y a 10 ans.

Nadal, qui a raté le tournoi en 2004 en raison d'une blessure, y présente un impressionnant palmarès de 44-1 qu'il devrait améliorer contre son compatriote Fernando Verdasco ou l'Australien Marinko Matosevic en deuxième ronde, mercredi.