La Chinoise Li Na et la Belarusse Victoria Azarenka vont se disputer le titre samedi à l'Open d'Australie où Novak Djokovic est le premier qualifié pour la finale messieurs après son récital contre David Ferrer jeudi.

Le N.1 mondial a qualifié lui-même de «match parfait» son cavalier seul (6-2, 6-2, 6-1 en 1h29) contre l'Espagnol, qui va ravir à Rafael Nadal sa place de N.4 mondial lundi mais a ressemblé à un petit garçon jeudi.

«Je n'ai encore jamais perdu comme ça. J'avais zéro chance de gagner. Il n'y a rien à dire. Il a été meilleur en tout», a réagi le joueur de Valence après avoir perdu aussi sa cinquième demi-finale en Grand Chelem.

Quelques chiffres suffisent à résumer le gouffre qui a séparé les deux hommes sur la Rod Laver Arena, où Djokovic retrouvera dimanche le vainqueur de la deuxième demi-finale vendredi entre le Suisse Roger Federer et l'Ecossais Andy Murray.

Djokovic a ainsi marqué plus de deux fois plus de points que Ferrer (85 à 41), une statistique hallucinante à ce niveau. Aussi, il n'a perdu que sept points sur son service, alors que lui-même a converti ses sept balles de break.

«Je ne pense pas pouvoir jouer mieux que ça. J'ai joué un tennis incroyable», a savouré le Serbe après avoir sprinté vers sa quatrième finale à Melbourne où il visera comme en 2008, 2011 et 2012 la victoire.

Chez les femmes, au lendemain de l'élimination de Serena Williams par sa compatriote Sloane Stephens en quarts de finale, Li Na a créé une nouvelle surprise en dominant nettement (6-2, 6-2) la N.2 mondiale Maria Sharapova.

Azarenka a ensuite mis fin à la belle aventure de Stephens, 19 ans, grâce à une victoire plutôt limpide, à considérer le score (6-1, 6-4) mais entachée par une fin de match brouillonne qui a valu des critiques à la N.1 mondiale.

Servant à 5-3, la Bélarusse a gâché cinq balles de match avant de quitter le terrain pendant près de dix minutes, laissant Stephens, qui avait déjà vécu un épisode similaire la veille face à Serena, patienter sur sa chaise.

«Une farce absolue»

«Je me sentais envahie par l'émotion, j'ai réalisé que j'étais si près de la finale, c'étaient les nerfs», a expliqué Azarenka après sa victoire, ajoutant quelques minutes plus tard au micro d'ESPN: «Je n'arrivais plus à respirer, j'avais l'impression de faire une crise cardiaque».

Revenue sur le court, elle a cependant réussi à prendre pour la septième fois le service de Stephens pour atteindre sa troisième finale du Grand Chelem.

«Ce n'est pas juste, elle n'avait pas le droit de prendre un temps-mort médical car ce n'était pas pour une blessure. Faire ça à ce moment du match, ce n'est pas bien», a aussitôt protesté l'ex-joueuse américaine Pam Shriver.

«C'est une farce absolue», a même tweeté Patrick McEnroe, ancien joueur et ancien capitaine de l'équipe américaine de Coupe Davis.

«J'avais mal compris la question (sur le court). Si j'ai pris un temps-mort c'est parce que j'avais vraiment mal au dos et c'est ça qui m'a empêchée de respirer. J'avais vraiment besoin qu'on me débloque le dos et je n'avais pas envie de me déshabiller devant tout le monde», a assuré Azarenka plus tard en conférence de presse, parlant d'un gros malentendu.

Reste que la polémique a failli occulter le fait qu'elle va défendre samedi son titre et sa place de N.1 mondiale face à Li Na, qui a mis fin au parcours jusque-là très impressionnant de Sharapova.

La Russe n'avait perdu que neuf jeux sur l'ensemble de ses cinq premiers matches, un record à Melbourne. Mais tout cela ne lui a servi à rien face à une adversaire en forme olympique et parfaite sur le plan tactique.