Novak Djokovic entend contre-attaquer à partir de lundi à Wimbledon pour garder à la fois son titre et le pouvoir sur le tennis mondial, quinze jours après avoir été privé d'un Grand Chelem sur deux ans par Rafael Nadal à Roland-Garros.

Le Serbe assure avoir tourné rapidement la page à la suite de son échec à Paris, où a pris fin une extraordinaire série de 27 matches gagnés d'affilée dans les tournois majeurs. «C'est derrière moi. D'ailleurs, dès le lendemain, je me suis réjoui de ma performance. C'était ma première finale là-bas et donc un pas en avant pour moi», a-t-il dit.

Djokovic doit renverser la tendance face à Nadal qui, après une longue série de sept défaites en finale, a battu le Serbe trois fois de suite cette année, à Monte Carlo, à Rome et à Roland-Garros, à chaque fois sur terre battue.

Sur les autres surfaces, en revanche, Djokovic reste sur cinq succès de suite face au Majorquin, le dernier en date en finale de l'Open d'Australie fin janvier, et espère bien que l'herbe londonienne, où il joue «avec beaucoup de confiance» depuis son succès de l'an passé, l'aidera à rebondir.

Dans le cas contraire, la place de N.1 mondial qu'il détient depuis un an serait menacée: par Nadal si l'Espagnol l'emportait sans que lui-même entre dans le dernier carré, et aussi par Roger Federer si le Suisse s'imposait contre un autre adversaire que lui-même en finale.

Cette possibilité n'angoisse absolument pas le tenant du titre dans trois des quatre tournois majeurs, pour qui «le classement suit les résultats».

«En se penchant trop sur les calculs, on perd en concentration», a-t-il dit.

Comme l'an passé, le Serbe n'a disputé aucun tournoi de préparation. Il tapera ses premières balles officielles sur gazon lundi sur le Central vierge de toute trace de pas face à l'Espagnol Juan Carlos Ferrero.

Un match à quatre

Une façon de préserver des forces pour son retour au All England Club fin juillet pour les jeux Olympiques, un objectif qu'il place encore plus haut que les tournois du Grand Chelem. De là à considérer Wimbledon comme un apéritif, il y a un pas que Djokovic se garde bien de franchir. «Ce tournoi est le plus célèbre et le plus respecté dans notre sport, il ne peut servir de répétition pour aucun autre», a-t-il dit.

L'édition 2012 s'annonce une fois comme un match à quatre, seul Jo-Wilfried Tsonga semblant en mesure d'éviter des demi-finales Djokovic-Federer et Nadal-Murray, si son petit doigt foulé au Queen's ne le fait pas souffrir.

Djokovic a manqué un rendez-vous avec l'histoire à Roland-Garros, c'est maintenant au tour de ses trois rivaux de tenter leur chance.

En réussissant un troisième doublé Roland-Garros/Wimbledon, à l'égal de Bjorn Borg, Nadal s'installerait à la troisième place au nombre des trophées majeurs avec douze titres derrière Federer (16) et Pete Sampras (14) et à égalité avec l'Australien Roy Emerson (12).

Federer, avec un septième succès, égalerait le record détenu par Sampras et aussi par le Britannique William Renshaw (au XIXe siècle).

Murray, lui, porte comme tous les ans les espoirs de la Grande-Bretagne de mettre fin à son interminable disette: 76 ans sans titre du Grand Chelem.

Chez les dames, tous les regards sont tournés vers Maria Sharapova, en position idéale pour renouer avec la victoire huit après le succès qui l'avait révélée en 2004 à l'âge de 17 ans.

La Russe, qui vient de boucler son «Grand Chelem en carrière» en remportant le dernier trophée majeur qui lui manquait à Roland-Garros, aura pour principales rivales la Biélorusse Victoria Azarenka, la Tchèque Petra Kvitova, qui l'avait battue de façon surprenante l'an passé en finale, et peut-être Serena Williams, en course pour une cinquième couronne.