Sans faire beaucoup de bruit, Aleksandra Wozniak accumule les bons résultats depuis le début de la saison. Sa performance contre Venus Williams, à Miami il y a deux semaines, lui a permis de rappeler, même dans la défaite, qu'elle a déjà été aux portes du top 20 mondial.

Le site officiel de la WTA lui a d'ailleurs réservé sa page d'accueil un peu plus tôt cette semaine, n'hésitant pas à qualifier son retour de «tonitruant». Même si elle s'est inclinée jeudi au troisième tour de la Coupe Family Circle à Charleston, 2-6, 7-6 (4) et 2-6 devant la Tchèque Lucie Safarova, Aleksandra a de toute évidence retrouvé son tennis.

La santé y est évidemment pour beaucoup, après deux saisons gâchées par les blessures et la maladie, mais il y a aussi d'autres explications. La plus évidente est certes la présence régulière de son père Antoni à ses côtés.

«Mon père m'a formée quand j'étais jeune et il est toujours resté mon entraîneur quand j'étais à la maison, a rappelé Wozniak, cette semaine, en entrevue. Mais il travaillait et ne pouvait m'accompagner. Je voyageais habituellement avec ma mère et avec des partenaires d'entraînement.»

Toute une série d'«entraîneurs» se sont ainsi succédé auprès d'Aleksandra au cours des années, certains avec succès, d'autres beaucoup moins. La retraite de M. Wozniak, en décembre dernier, lui a permis de prendre le poste à temps plein, avec l'accord de Tennis Canada.

«Il voyage avec moi et notre travail est beaucoup plus cohérent que lorsqu'il ne me suivait qu'au Québec, a expliqué la joueuse de 24 ans. Maintenant, il voit tous mes matchs, sait ce que je dois améliorer, et peut préparer beaucoup mieux mes séances d'entraînement. Les résultats sont déjà évidents.»

Travailler ainsi avec son père n'est toutefois pas toujours facile, même pour une fille qui, comme Aleksandra, place sa famille au premier rang de ses priorités. «Il y a des journées où on veut s'arracher les cheveux, reconnaît-elle, mais nous avons une excellente communication et je crois que cela s'améliore continuellement. Nous devons faire des efforts tous les deux, constamment, tous les jours.»

Objectif: top 50

Après être descendue au 200e rang du classement mondial l'an dernier, Wozniak occupe présentement le 60e rang et elle devrait encore progresser cette semaine. À court terme, elle espère atteindre le top 50 de façon à assurer sa place aux Jeux de Londres. N'eût été quelques défaites crève-coeur récentes - contre Agnieska Radwanska à Dubaï ou contre Williams à Miami, alors qu'elle avait chaque fois l'avantage - elle y serait déjà.

«C'est vrai que je remportais ces matchs avant mes blessures et je travaille beaucoup ma préparation mentale afin de mieux «finir» mes matchs, a-t-elle noté. Cela dit, le match contre Venus a vraiment été spécial. Même si on était à Miami, le public nous a supporté toutes les deux.

«À la fin, je suis restée sur le court moi aussi pour signer les autographes que le public me demandait gentiment. J'ai eu mes chances contre Venus, je les ai ratées, mais je n'ai jamais baissé les bras. Je me suis battue jusqu'au bout et je l'ai forcée à se battre elle aussi.»

Avec les bons matchs et les victoires, Aleksandra a aussi retrouvé sa joie de jouer au tennis. «Mes longues périodes d'inactivité m'ont fait réaliser à quel point j'aimais ce sport, à quel point j'étais chanceuse de pouvoir faire cette carrière. Elles ont aussi renforcé mon caractère. Ma passion est intacte, plus forte même qu'avant!»

De retour à la maison pour reprendre son souffle, Wozniak s'envolera dans quelques jours pour l'Europe où elle passera le plus clair des quatre prochains mois. C'est d'abord la terre battue qui l'attend et, à la fin mai, son rendez-vous préféré à Roland-Garros. Cette passionnée de mode adore Paris, et qui sait si elle ne nous étonnera pas encore cette année avec quelques exploits sur la terre rouge où elle a déjà atteint le quatrième tour en 2009.