Décidément, la «deuxième» carrière de Kim Clijsters est bien plus satisfaisante que la première. Alors qu'elle n'avait enlevé qu'un seul titre majeur en neuf saisons avant de prendre une pause de 18 mois, la Belge a enlevé trois des cinq tournois du Grand Chelem qu'elle a disputés depuis son retour.

Son premier titre à Melbourne, samedi, lui a tiré des larmes. Un fait rare chez cette éternelle souriante. «Le match a été très disputé et j'étais à la fois émue et soulagée d'en être sortie avec la victoire. Et puis j'étais un peu incrédule d'avoir réussi à retourner la situation. Gagner comme cela, cela signifie beaucoup.»

Clijsters a effectivement dû se battre pendant plus de deux heures avant de venir à bout de la coriace Na Li, 3-6, 6-3, 6-3. La Chinoise, qui portait la pression de tout son peuple, a semblé craquer en deuxième manche, alors pourtant que la victoire était en vue.

On l'a vue se plaindre à l'arbitre des cris des spectateurs chinois ou des photographes. On l'a aussi entendu répliquer à son entraîneur/mari : «cesse de crier après moi!»

Après le match, la sympathique joueuse de 27 ans semblait avoir tout oublié quand elle a déclaré au micro du Rod Laver Arena, à l'attention de son mari: «Je fais beaucoup de blagues te concernant. Mais peu importe que tu sois gros ou maigre, beau ou laid, je te suivrai toujours et je t'aime.»

Le 1er rang, les Jeux et la retraite

Désormais assurée de passer au deuxième rang mondial, Clijsters pourrait reprendre le premier cet été, si elle enlève, comme elle en rêve, un premier titre à Roland Garros.

La suite reste indécise, car ses succès pourraient donner de nouvelles ambitions à la Belge. «Je croyais que ce serait probablement ma dernière saison entière. Je voudrais aussi essayer d'aller aux Jeux de Londres, en 2012, car je n'ai jamais participé aux Olympiques.

«Après on verra. Mais quand j'ai repris la compétition, je ne pensais pas que les choses iraient aussi bien et aussi vite. Je pensais que cela prendrait un peu plus de temps pour me remettre dans le rythme, retrouver la routine de voyager avec ma famille et tout ça...»

Alors que ses jeunes rivales se disputent les dessins de sa fille Jada - devenue une habituée des stades et des vestiaires -, Kim Clijsters pourrait bien jouer pendant quelques saisons encore son rôle de «mère supérieure» du tennis féminin. Et continuer d'enrichir son palmarès de grands titres.