Le Croate Ivan Ljubicic a atteint le dernier carré du tournoi d'Indian Wells jeudi à la veille de ses 31 ans, un âge auquel il dit avoir retrouvé les jambes de ses meilleures années, quand il était numéro 3 mondial et qu'il se sentait «presque imbattable».

«C'était en 2005, 2006, je ne perdais presque que contre Roger (Federer), je me sentais presque imbattable, se souvient le Croate né en Bosnie-Herzégovine, vainqueur de l'Argentin Juan Monaco jeudi en quarts de finale. Je sens de nouveau que je suis prêt à gagner des gros matches, à battre n'importe qui.»

Cela tombe bien, puisque Rafael Nadal se profile sur sa route samedi en demi-finale.

L'Espagnol a impressionné jeudi face à Tomas Berdych, démontrant avec des courses tous azimuts et une intensité physique remarquable que ses ennuis au genou droit des Internationaux d'Australie sont bien de lointains souvenirs.

Le numéro 3 mondial, vainqueur du Tchèque 6-4, 7-6 (7/4), n'a pas boudé son plaisir après son succès face à un adversaire talentueux mais un poil trop imprécis pour rivaliser pied à pied. On l'a en effet vu sauter de joie au centre du court et frapper son sac de raquettes d'un poing rageur.

Le soulagement, peut-être, de voir qu'aucun pépin physique ne vient entraver sa marche en avant dans le désert californien, où il fait son retour après son abandon en quart de finale à Melbourne.

«Nouvelle jeunesse»

Ljubicic, 20e tête de série, dit jouer «un tennis fantastique» en ce moment, reconnaissant que ça n'a pas toujours été le cas ces dernières années.

«Cela fait un moment que je n'ai plus joué une demi-finale (en Masters 1000), assure-t-il, j'essayais de me souvenir mais je n'y arrive pas...»

Vainqueur à Lyon en octobre, il n'avait en fait plus atteint le dernier carré dans les tournois les plus importants après les quatre du Grand Chelem depuis trois ans (Miami 2007).

Face à Monaco, qu'il a battu 4-6, 6-2, 6-1, le Croate a laissé échapper le premier set mais a été en contrôle le reste de la rencontre. «J'ai eu la chance de faire le bris en début de deuxième set, ça m'a aidé à rester relax, a-t-il expliqué. J'ai produit un bon tennis avec beaucoup de créativité, des lobs, amorties, volées... Je sentais que je pouvais mettre la balle où je voulais.»

«Je pouvais tenir l'échange autant que je voulais, il (Monaco) ne faisait que défendre», a dit le trentenaire, qui met ses résultats sur le compte d'une dose supplémentaire d'entraînement physique, à un âge ou d'autres joueurs préfèrent réduire la voilure pour préserver leur corps et durer.

«Je me sens bien physiquement, j'ai changé de coach physique l'an passé et cela a été comme une nouvelle jeunesse pour moi. Ce n'est plus la routine.»

«Je sens que j'ai besoin de travailler physiquement pour rester compétitif, poursuit-il. Même quand je prends trois ou quatre jours sans tennis, je fais quelque chose pour m'entretenir». Reste à voir maintenant si le Croate peut tenir le défi physique de Nadal.