Les suspensions d'un an infligées jeudi à Xavier Malisse et Yanina Wickmayer par la Communauté flamande de Belgique pour non respect des procédures de localisation ont choqué le monde sportif belge et des athlètes réclament «un dialogue avec les instances disciplinaires».

«On a tué un lièvre avec un canon. Nous sommes la risée du monde entier», déclarait vendredi le médecin Chris Goossens, considéré comme un farouche militant de la lutte antidopage.

Kim Clijsters a jugé samedi ces suspensions «extrêmement sévères». «Certes, ils n'ont pas respecté une procédure, mais il n'ont pas été pris pour dopage», a estimé la récente lauréate de l'US Open.

Malisse et Wickmayer ont été sanctionnés pour avoir omis à plusieurs reprises ces 18 derniers mois de transmettre des informations de localisation via un système informatique sécurisé (le logiciel ADAMS), auquel ont accès tous les acteurs de la lutte antidopage pour faire procéder à des contrôles inopinés. Malisse a en outre fait défaut lors d'un contrôle antidopage.

«En matière de suspensions de sportifs, la Flandre (région du nord de la Belgique) est championne du monde», s'est indigné l'agent de Yanina Wickmayer tandis que la plupart des sportifs belges interrogés ces derniers jours dans les médias locaux ont fait part de leur stupéfaction.

Le Tribunal antidopage flamand qui a prononcé la sanction - alors que son procureur avait simplement requis des réprimandes pour «négligences administratives» - est vivement critiqué pour ce «verdict disproportionné», selon les termes du quotidien Le Soir.

La Flandre à la pointe

Dans un pays où le sport est une compétence des entités fédérées, la Flandre (néerlandophone) est à la pointe en matière de lutte antidopage alors que la Communauté française (sud) n'est pas encore dotée d'un décret imposant à ses athlètes les mêmes obligations en matière de localisation.

Les Belges ne sont donc pas égaux dans la lutte antidopage, constatait encore le journal Le Soir.

Cette situation a conduit vendredi la Commission des athlètes belges, présidée par Philippe Rogge, à réclamer un dialogue avec les instances disciplinaires «pour tenter de trouver rapidement des pistes d'uniformité, de simplification, mais aussi et surtout de formations concernant les procédures».

En attendant, Malisse et Wickmayer hésitent à se pourvoir en appel devant le Tribunal arbitral du sport à Lausanne. «Une procédure aléatoire, longue, coûteuse et qui n'est pas suspensive», se lamentait Malisse, apparu en larmes vendredi lors d'une conférence de presse.

Le joueur de 29 ans, 95e mondial, envisage de mettre un terme à sa carrière. Quant à Wickmayer, 20e mondiale à 20 ans, elle perdra en un an tous ses points au classement WTA et devra «tout reprendre à zéro», selon son entraîneur, précisant que sa dégringolade au classement la privera de l'accès aux grands tournois à son retour de suspension.