Les Red Wings de Detroit enverront le plus gros contingent de joueurs à Sotchi avec pas moins de 10. Le Canadien n'est pas loin derrière, avec huit représentants.

Aux yeux des membres de ces deux formations, la menace d'une attaque terroriste pendant les Jeux n'est plus à écarter, surtout à la lumière des attentats à la bombe des dernières semaines et des menaces proférées par des groupes islamistes.

Mais la plupart d'entre eux ne semblent pas trop inquiets.

«On va se préoccuper de ce qu'on a à faire et on va laisser les questions de sécurité aux personnes concernées», a déclaré l'attaquant Henrik Zetterberg, des Wings.

«C'est le monde dans lequel nous vivons, a renchéri P.K. Subban. On essaie de ne pas s'en préoccuper et on souhaite que cela ne vienne pas perturber l'esprit olympique. Nous n'avons pas encore été informés par Hockey Canada, et je pense que si ç'avait été un véritable souci, on l'aurait déjà été.»

L'Association des joueurs de la LNH suit de près les préparatifs en vue du tournoi olympique. Elle note que le nombre de membres de la famille qui voyagent avec les athlètes est en baisse par rapport aux Jeux précédents. Tant la distance à parcourir que les récents événements expliquent cette relative désaffection.

Mais on ne le devinerait pas à écouter les joueurs du Tricolore. En effet, Subban, Carey Price et Max Pacioretty seront tous trois accompagnés de leurs parents à Sotchi.

Les «Veuves noires» n'ont manifestement pas refroidi leurs ardeurs!

Remarquez, ce n'est la même chose partout. Chez les Bruins de Boston, si l'on en croit le réseau CSNNE, Patrice Bergeron a convenu avec son épouse que celle-ci n'irait pas en Russie. Son coéquipier David Krejci a quant à lui tenté de dissuader sa mère de faire le voyage, mais celle-ci a insisté pour aller appuyer l'équipe de la République tchèque.

La possibilité de plier bagage

Max Pacioretty, lui, dit faire confiance à son pays et à USA Hockey pour ne pas l'exposer à des risques indus.

«Ils en savent beaucoup plus que moi sur la question, alors s'ils disent que ça va et qu'il n'y a pas de danger, je les crois.»

Outre les délégations nationales, la LNH et l'Association des joueurs seront habilitées à retirer du tournoi olympique les joueurs sous leur autorité, si jamais leur sécurité est menacée. Le fait que leur participation aux Jeux olympiques a été autorisée par la LNH et qu'ils sont toujours sous contrat durant cette période confère ce pouvoir à la ligue.

Selon Mike Babcock, entraîneur-chef des Red Wings et de l'équipe canadienne, les joueurs qui iront à Sotchi doivent prendre connaissance de l'information diffusée afin de comprendre exactement dans quoi leur famille et eux s'embarquent.

«Je ne pensais pas vraiment à ces questions-là avant la semaine dernière, mais c'est certainement préoccupant», a-t-il convenu.

«Ma famille ne pouvait pas se libérer pour aller à Sotchi. J'aurais pu convaincre ma femme de venir, mais je ne l'ai pas fait. Disons que je suis content qu'elle regarde le tournoi à la télé.

«C'est dommage, en un sens, parce que dans la vie, je crois qu'on ne doit pas laisser les gens entraver ce qu'on veut faire...»

Un plan de contingence

Le gardien suédois des Wings Jonas Gustavsson n'a pas encore pris connaissance des informations relatives à la sécurité qui lui ont été transmises.

«Ils ont probablement prévu un plan de contingence, car même dans nos matchs en saison, il y a une procédure établie s'il se produit quelque chose», a-t-il néanmoins rappelé.

En effet, les matchs de la LNH sont encadrés par une série de mesures dont le personnel de l'équipe visiteuse est informé avant chaque rencontre.

«Dans chaque ville, un responsable de la sécurité vient me voir et m'explique le plan d'évacuation», explique Pierre Gervais, le responsable de l'équipement du Canadien qui occupera les mêmes fonctions pour le compte de l'équipe olympique canadienne. Et à l'image des joueurs sur lesquels il veille au quotidien, Gervais ne s'inquiète pas outre mesure des menaces terroristes qui planent sur Sotchi.

«Ça ne me fait pas peur. Si je partais en vacances, j'y penserais peut-être à deux fois, mais je pense que ça va être l'endroit le plus sûr en Russie, surtout au village olympique. Si la LNH y va et que Hockey Canada y va, c'est que ce sera bien encadré.»