L'espoir n'a pas disparu au stade Saputo. En vertu de sa victoire contre les RailHawks de la Caroline, l'Impact a encore des chances de passer aux séries éliminatoires, ce qui mettrait un baume sur ce qui s'avère être une saison très décevante. En attendant le passage en MLS, le but victorieux de Luke Kreamalmeyer permet aux Montréalais de s'accrocher à un hypothétique prolongement de l'aventure NASL pendant quelques semaines.

Ce n'était pas la première fois qu'on voyait Nick De Santis et Adam Braz se précipiter sur les arbitres à la mi-temps. Or, cette fois-ci, au lieu d'invectiver les officiels, c'était plutôt pour s'offrir en bouclier contre les assauts verbaux des joueurs et du personnel d'entraîneurs des RailHawks qui protestaient contre la décision d'accorder ce but controversé.

Situation inusitée pour l'état-major montréalais mais rien de bien étonnant quand on considère que les matchs entre RailHawks et l'Impact ont souvent donné lieu à des rebondissements dramatiques du genre. On n'a qu'à se rappeler la demi-finale de l'an dernier au terme de laquelle de nombreuses suspensions ont été distribuées. Je préfère ne pas imaginer ce qui serait arrivé dimanche si l'arbitre avait accordé un but à la Caroline dans des circonstances semblables...

Rare coup de chance pour la formation montréalaise, mais il faudra encore quelques coups du sort favorables pour atteindre la sixième et dernière place donnant accès à la «vraie» saison.

Buts annulés et buts inexistants

Les Espagnols et les Italiens utilisent l'expression Gol Fantasma pour désigner les buts sur lesquels le doute subsiste. Cette locution, que je traduirai librement par «but fantôme», s'applique plus particulièrement lorsqu'il n'y a pas de certitude que le ballon ait entièrement franchi la ligne de but comme sur le centre-tir de Kreamalmeyer dimanche.

Les cas célèbres de buts fantômes abondent. Citons par exemple celui de l'Anglais Geoffrey Hurst en finale de la Coupe du monde 1966 contre les Allemands. Un but que l'arbitre suisse, après consultation avec le juge de ligne soviétique, avait validé, ce qui donnait l'avantage aux Britanniques, qui allaient remporter le titre par la marque de 4-2.

Avant de crier à l'injustice envers les Teutons, notez que l'équilibre historique entre Allemands et Anglais a été rétabli 44 ans plus tard à la Coupe du monde 2010. On se souviendra d'un but non accordé à Frank Lampard qui aurait créé l'égalité 2-2 dans un match de huitième de finale qui s'est finalement soldé par un gain de 4-1 des Allemands.

Bref, but annulé par erreur ou but accordé bien qu'il soit inexistant, on en vient presque à se demander si la FIFA refuse d'utiliser la reprise vidéo parce qu'elle souhaite conserver le charme folklorique des buts fantômes. Pas ce qu'il y a de plus moderne, certes, mais on ne peut accuser la FIFA de ne pas savoir alimenter le caractère légendaire du soccer.

Sur cet élan de nostalgie, je me permettrai de vous rappeler que le stade Saputo avait connu un premier épisode de but fantôme un soir de juin 2008 mettant en vedette un certain numéro 15...

La suite des choses

On se doute bien que les joueurs de l'Impact feront tout en leur pouvoir pour que l'allégresse ne soit pas de courte durée. Bien que les athlètes s'efforcent de vivre dans l'instant présent pour éviter toute distraction, ils savent très bien que la saison pourrait s'achever de façon abrupte en cas de faux pas.

Alors que le spectre d'une longue saison morte sans contrat pointe à l'horizon, il n'est pas évident de s'abandonner complètement à la cause de l'équipe, d'autant plus que les joueurs qui ont des attaches solides à Montréal se font rares. En attendant l'inévitable bilan et les décisions qui suivront, on souhaite aux joueurs de bien profiter du temps qu'il leur reste ensemble. On se promet d'ailleurs d'en reparler.