Le continent sud-américain, et plus généralement l'Amérique latine, n'a jamais souri aux nations européennes. En six phases finales, aucun de ses membres n'est parvenu à inscrire son nom au palmarès, voyant plutôt l'Uruguay, le Brésil et l'Argentine soulever le célèbre trophée.

La donne peut-elle changer en 2014? Si l'Espagne a décomplexé l'Europe en l'emportant, hors de son continent, il y a quatre ans, le Brésil fait plus que jamais figure de favori chez lui. Son rival argentin, guidé par Lionel Messi, est également doté des éléments pouvant gâcher la fête, de Porto Alegre à Manaus, en imitant l'Uruguay de 1950. Outre les deux voisins sud-américains, l'Espagne, tenante du titre, et l'Allemagne complètent le carré d'as des favoris.

BRÉSIL

Certes, la dernière sortie contre la Serbie n'a pas été transcendante (1-0), mais le Brésil reste quand même sur 9 victoires consécutives dans les matchs amicaux. Même si le pays hôte a été privé de la campagne qualification, il a également su s'imposer face à de redoutables adversaires lors des 15 derniers mois. À ce chapitre, la victoire en Coupe des confédérations reste le point d'orgue du deuxième mandat de Luiz Felipe Scolari à la barre du Brésil.

Lors d'un sondage publié la semaine dernière, 68% de ses concitoyens ont d'ailleurs estimé que la Seleçao allait remporter la Coupe du monde. Comment les contredire? Outre une attaque qui a inscrit une moyenne de 2,9 buts par match depuis le mois de juin 2013, l'équipe brésilienne mise sur une excellente assise défensive et sur l'un des meilleurs défenseurs centraux en Thiago Silva. Il reste maintenant à gérer la pression populaire et médiatique.

ESPAGNE

Que dire d'une sélection qui a le luxe de se passer de joueurs tels Álvaro Negredo, Fernando Llorente ou Jesús Navas? Qu'elle est encore tout là-haut, sur le nuage des favoris, et que la soif de victoires ne s'est pas estompée depuis le premier sacre européen de 2008. Comme lors du dernier Euro, il y aura des partisans de la théorie de l'équipe «vieillie et fatiguée» et les pourfendeurs du tiki-taka. Il est vrai que la recette est maintenant bien connue et que certaines équipes, comme le Brésil en finale de la Coupe des confédérations, ont parfois réussi à la bousculer.

Par rapport au dernier Euro, le principal changement se nomme Diego Costa, qui apporte un peu de physique et de profondeur en attaque. Le reste de l'équipe type est un mélange de joueurs du FC Barcelone, du Real Madrid et de Premier League.

Photo Henry Romero, Reuters

Andrés Iniesta et Xavi Hernandez

ARGENTINE

L'Argentine mise sur l'un des deux meilleurs joueurs du monde (choisissez votre camp entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo), mais aussi sur quelques attaquants et milieux évoluant dans les meilleurs clubs du monde. Ceux qui ont vu la dernière finale de Ligue des champions connaissent, par exemple, l'état de forme actuel d'Ángel Di María.

L'Argentine n'aura donc pas de problèmes à marquer, ou du moins à obtenir des occasions, mais les problèmes se situent plutôt en défense. «Moi aussi, je me demande ce qui va arriver à notre défense quand nous allons affronter un rival dangereux», a candidement lancé Alejandro Sabella l'an dernier. D'ailleurs, l'Albiceleste, qui a terminé en tête de la zone sud-américaine, a encaissé six buts à ses trois derniers matchs de qualifications avec trois charnières centrales différentes. À cela s'ajoute la présence du gardien, Sergio Romero, qui a peu joué à Monaco, en 2014.

Photo Maxi Failla, AFP

Lionel Messi, Angel Di Maria et Sergio Aguero.

ALLEMAGNE

Dans le lot des favoris pour une majorité d'experts, la Nationalmannschaft suscite pourtant des doutes en Allemagne. Tout d'abord, Joachim Löw a récupéré de nombreux joueurs blessés dès le début du stage préparatoire. Manuel Neuer, Philipp Lahm et Bastian Schweinsteiger sont notamment passés par l'infirmerie dans la dernière ligne droite. Quant à Mesut Ozil, il n'inspire pas une très grande confiance après une saison en dents de scie, à Arsenal.

Devant ce portrait, seulement 6% des Allemands, sondés à la mi-mai, ont jugé que leur sélection pouvait remporter le Mondial. Une bonne partie (41%) la voit plutôt s'évaporer en demi-finale, comme en 2006 et 2010. Pessimistes, les Allemands? Un brin, si l'on rappelle que sa sélection est dotée du meilleur gardien - Manuel Neuer -, selon l'International Federation of Football History & Statistics, et d'un milieu de terrain extrêmement talentueux. Par contre, le débat sur le quatuor défensif et la composition de l'arrière gauche a encore fait rage au cours des dernières semaines.

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Photo Patrik Stollarz, AFP

Lukas Podolski et Bastian Schweinsteiger