Depuis l'arrivée de Pep Guardiola au début de la saison 2008-2009, le FC Barcelone est redevenu une formidable machine à gagner. Ses huit trophées nationaux et internationaux ou ses sept défaites en championnat lors des 30 derniers mois impressionnent autant que le style de jeu pratiqué.

Pour beaucoup d'observateurs, ce Barça est un candidat très sérieux au titre de meilleure équipe de l'histoire. Rarement a-t-on-vu une formation gagner en jouant aussi bien sur une période aussi longue.

C'est aussi l'opinion de Marc Dos Santos à qui nous avons demandé de se placer dans la peau d'Arsène Wenger en vue du match de demain entre Arsenal et Barcelone dans le cadre des huitièmes de finale de la Ligue des champions.

«C'est probablement la meilleure équipe de tous les temps. Le Barça joue aujourd'hui un football qui va seulement être joué par les autres dans 10 ans», indique d'emblée l'entraîneur de l'Impact.

Deux façons d'aborder le Barça

Il y a essentiellement deux façons d'aborder le Barça. En jouant très haut avec un pressing soutenu - comme l'Espanyol Barcelone l'a fait en décembre, mais battu 5-0, - ou alors en défendant très bas et en limitant les espaces dans le dos de la défense et entre les lignes.

L'Hercules Alicante est ainsi parvenu à surprendre les Catalans de cette façon en début de saison (2-0). Après avoir ouvert le score dans le premier quart d'heure samedi, le Sporting Gijon a longtemps contenu la machine barcelonaise en étant bien regroupé dans son camp. Malgré une possession à 74% en sa faveur, le Barça a eu besoin d'un exploit individuel de David Villa en fin de match pour égaliser.

Dos Santos miserait sur la deuxième option en prenant également l'exemple de l'Inter Milan l'an dernier en demi-finale de la Ligue des champions. Nonobstant le résultat à l'aller et l'expulsion de Thiago Motta en début de match, la performance défensive interiste est un modèle du genre.

«Si tu commences à faire un pressing haut, tu vas récupérer le ballon, mais il y a le risque de leur laisser plus d'espace derrière. Fermer les lignes, défendre très bien dans le dernier tiers sont les choses les plus importantes pour battre le Barça. Même si c'est un jeu qui peut paraître très négatif», explique Dos Santos.

Défendre bas impliquerait qu'Arsenal renie les grands principes de jeu instaurés par Wenger. En subissant et en laissant l'initiative aux Catalans - une des critiques formulées après le match aller l'an dernier -, les Gunners pourront-ils faire mal en contre-attaque? Dos Santos croit que les Londoniens devraient s'inspirer de la tactique néerlandaise face à l'Espagne en finale de la Coupe du monde.

«Les Pays-Bas ont joué avec des lignes très basses et sont vite sortis en contre-attaque avec Wesley Sneijder, Robin van Persie et Arjen Robben. Ça peut être un modèle à suivre. Van Persie est très rapide en contre-attaque et Theo Walcott aussi.»

Sans oublier Cesc Fabregas dans l'axe et Samir Nasri, à gauche, qui pourrait revenir au jeu demain.

Un plan anti-Messi?

Aligné sur le flanc droit de l'attaque au début du mandat de Guardiola, Lionel Messi occupe depuis plusieurs mois une position axiale. On est toutefois très loin du numéro 9 typique.

«J'essaie souvent de reculer un peu pour faire dézoner mon adversaire direct et pour avoir plus de place pour l'effacer en un contre un, a récemment indiqué l'Argentin sur le site internet de la FIFA. Xavi, Andrés Iniesta, David Villa et Pedro sont précieux dans ce genre d'actions, je les cherche souvent pour des une-deux.»

Voilà le danger qui pourrait guetter les Anglais s'ils accordent trop d'importante à leur bourreau, auteur des quatre buts au Camp Nou en 2010. Il a beau être le meilleur buteur et le meilleur passeur du club, il ne faut pas oublier que le danger peut venir de tout le monde. Et naître des centres de Dani Alves, et ses 11 passes décisives, ou du milieu de terrain, le nerf de la guerre dans le football moderne.

«Le Barça a trop d'éléments qui causent des problèmes, souligne Dos Santos. Si tu te focalises trop sur Messi, tu peux avoir un problème appelé Villa ou Pedro. Sinon, il y a les courses de Xavi et d'Iniesta. Il y a la participation offensive d'Abidal, de Maxwell ou de Dani Alves. Pour les battre, tu dois t'occuper du ballon, des espaces et du but.»

Hormis Bilbao dans un match de Coupe du roi sans importance, personne n'y est arrivé depuis le 11 septembre...