Le président de la Fédération italienne de football (FIGC) Giancarlo Abete a assuré lundi que la justice sportive allait décider dans la semaine d'ouvrir ou non une nouvelle enquête sur le Calciopoli, le scandale des matches arrangés revenu sous les feux de l'actualité.

«Le procureur (de la FIGC Stefano) Palazzi évaluera avec ses collaborateurs ce qui ressortira des débats au Tribunal de Naples», a expliqué le dirigeant sur les ondes de la Rai.

«Il y a des documents qui sont sortis et demain (mardi) à Naples, ils seront officialisés au cours de l'audience, a-t-il poursuivi. Ensuite, il est bien évident que le procureur évaluera s'il faut ouvrir ou non une enquête. Il est très attentif».

Depuis un peu plus d'une semaine, en marge du procès pénal du Calciopoli qui se tient à Naples, les avocats de Luciano Moggi, ex-directeur général de la Juventus et homme au coeur du scandale, ont commencé à fournir à la presse des retranscriptions d'écoutes datant des années 2004-2005.

Celles-ci mettent notamment en scène Paolo Bergamo, ancien désignateur des arbitres, avec des dirigeants de l'Inter, l'ex-président Giacinto Facchetti, aujourd'hui décédé, et l'actuel patron, Massimo Moratti. Or, il se trouve que l'Inter avait été le seul grand club à ne pas avoir été mêlé au scandale qui avait éclaté au printemps 2006.

Des sanctions sportives en 2006

Les avocats de la défense vont demander que ces écoutes, ainsi que d'autres dont ils n'ont pas encore rendu publiques les retranscriptions, soient utilisées au cours du procès. Leur idée est de démontrer que tous les dirigeants de clubs entretenaient naguère des relations avec les représentants du corps arbitral, et pas seulement leur client.

Les enquêteurs qui ont conduit les écoutes assurent que ces conversations n'avaient pas été versées au dossier car anodines. Une thèse qui est également celle de Massimo Moratti, lequel n'a jamais nié leur existence, mais soutient qu'elles étaient courtoises et rien de plus.

En 2006, plusieurs milliers d'interceptions téléphoniques avaient révélé que plusieurs dirigeants de clubs, de la Fédération ainsi que des désignateurs d'arbitres avaient participé au conditionnement du déroulement de plusieurs dizaines de matches, notamment en faveur de la Juventus.

Le Calciopoli a déjà donné lieu à des sanctions de la justice sportive en 2006. La Juve avait notamment été reléguée en Serie B (2e div.) avec 9 points de pénalité, tandis que la Fiorentina, la Reggina, l'AC Milan et la Lazio avaient pu rester en Serie A avec respectivement des points de pénalité.