Une vague chaleureuse d’amour d’un côté. Des récipiendaires heureux et émus de l’autre. De toute évidence, le public montréalais avait hâte de rencontrer cette édition 2024 du CF Montréal. Et c’était réciproque.

On en a eu la preuve, mardi soir, dans un MTELUS rempli pour le lancement de la saison du Bleu-blanc-noir. Environ 2000 personnes sont venues chanter, saluer, applaudir les joueurs et les membres du personnel d’entraîneurs, nouveaux comme anciens. Après cinq matchs sur la route pour entamer la saison, cette dose d’amour a été bienvenue.

« On ne se tanne jamais de ces évènements-là », a remarqué Samuel Piette, que l’on a extirpé d’une longue séance de signatures d’autographes et de photos pour venir parler aux médias rassemblés sur la scène après l’évènement.

« Juste de voir les gens heureux, autant les partisans que les nouveaux joueurs, qui n’ont pas connu ce contact-là avec la foule montréalaise, […] ça fait toujours le même sentiment. »

Laurent Courtois, qui a peut-être reçu l’accueil le plus chaleureux – parce que soutenu toute la soirée –, dit ne « jamais s’habituer » à « autant de positivité, d’énergie ».

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

L’entraîneur-chef Laurent Courtois et ses joueurs

« Tu vois que les petits rêvent et tu vois que les adultes ont envie de rêver, dit celui dont le nom a été scandé à plusieurs reprises. Ça donne envie de donner. »

Cet amour, Courtois veut en outre s’en servir comme une « occasion de verrouiller un peu plus le message » qu’il veut transmettre à ses ouailles.

« Je sais que les joueurs, ça les touche, et quand on arrive à unifier tout ça, ça va exploser bientôt. Il faut juste le canaliser. »

« Un petit boost d’énergie »

Certains joueurs sont plus réservés que d’autres. Mais il y en a certains, visiblement habiles devant une foule, qui ont su absorber l’énergie et la redonner aux partisans. Ruan a embrassé l’écusson et démontré sa passion sur scène. Joel Waterman s’est amusé à faire lever un côté, puis l’autre, avant d’envoyer un ballon – comme tous les présentés – sur le parterre. Était-ce ce qui se rapproche le plus du sentiment que vivent les vedettes de rock ?

« Je pense que oui ! a répondu Waterman en riant. Mais ces gars-là font ça tous les deux jours, ils doivent être fatigués. C’est incroyable ! Ces partisans sont les meilleurs. On veut juste jouer et gagner devant eux. »

L’Impact n’a pas toujours organisé ces lancements au Metropolis, ni devant une foule si dense, mais n’empêche : ce n’est pas toutes les équipes de la MLS qui offrent une rencontre annuelle de ce genre avec leurs partisans. Et Samuel Piette, avec le club depuis 2017, n’en était pas à sa première.

« Je posais la question à Josef juste avant d’embarquer [sur scène], soumet le capitaine du CFM. Je lui ai demandé si c’était un truc qu’il avait fait à Atlanta ou Miami. Il me disait que c’est un genre d’exercice qu’ils faisaient seulement quand il y a un nouveau maillot, ou quelque chose du genre. »

Pour le club, pour nous, pour les partisans, de faire ça chaque année, […] ça donne une très bonne idée de ce à quoi on peut s’attendre au niveau de l’ambiance dans le stade Saputo.

Samuel Piette

Samuel Piette en rajoute : ce lancement, il arrive à un « très, très bon moment ». Le CFM vient de disputer cinq matchs consécutifs sur la route, dont deux défaites lors de ses deux dernières sorties. Il part dès mercredi pour Seattle, où il affrontera les Sounders samedi soir. Suivra la rencontre très attendue du 13 avril, à la maison. Enfin.

« Ça nous donne un petit boost d’énergie pour attaquer ce dernier match-là, de tout donner, de revenir à la maison et de savoir ce qui nous attend », souligne Piette.

Emmenez-moi au pays des merveilles

La soirée a été animée par Frédéric Lord, la voix du CF Montréal depuis 2012, à TVA Sports puis chez Apple TV.

Lord a rapidement cédé la parole à Patrick Leduc. Le directeur de la culture soccer du club a animé un panel de discussion à l’ambiance bon enfant auquel ont participé le président Gabriel Gervais, le directeur sportif Olivier Renard et l’entraîneur Laurent Courtois.

Ce dernier a joué avec le public dès son arrivée : « Montréal, ça va ? J’espère que vous allez mettre le feu au stade ! », prônant ensuite la « patience » pour un groupe de joueurs qui « reconstruit des codes ».

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Il y avait beaucoup d’ambiance au MTELUS, mardi soir.

Les joueurs ont ensuite défilé l’un après l’autre devant les partisans. On a même parfois peiné à entendre la voix de Frédéric Lord, pourtant portante, sous les acclamations.

Chaque Montréalais est apparu devant son public avec la chanson de son choix. On a trouvé celle de Samuel Piette, Emmenez-moi, particulièrement éloquente. Pourquoi ne pas l’entendre avant un match au stade Saputo ?

« J’aimerais ça ! Je suis un grand fan de Charles Aznavour. Mes parents sont là [ce soir], mon père est un grand fan de Charles, j’ai grandi avec ça dans la cuisine les dimanches quand on faisait le ménage. C’était un peu une formalité de jouer une chanson de Charles. »

Pour un soir, du moins, le CF Montréal aura pu faire un tour au pays des merveilles.

Pas de rénos de sitôt au stade Saputo

Selon le président Gabriel Gervais, ce début de saison à l’étranger constitue la nouvelle « réalité » à laquelle le club et ses partisans « devront s’habituer ». « Notre domicile, le stade Saputo, ne peut être prêt avant la première ou deuxième semaine d’avril. […] On a de très bons résultats présentement à l’étranger, ce n’est pas facile de gagner à l’étranger en MLS. Mais ça nous unit et ça nous donne juste le goût de rentrer à la maison. » Dans cet ordre d’idée, prévoit-il procéder à des améliorations au stade Saputo à court ou à moyen terme ? « Non. Même si on voulait mettre le meilleur système possible pour hiverniser ou réchauffer le stade, le gazon ne peut pas pousser en février ou en mars à Montréal. Il va falloir commencer la saison à l’étranger. »

Joel Waterman mis à l’amende

La MLS a annoncé mardi que le défenseur du CF Montréal sera mis à l’amende. La raison : il n’a pas « quitté le terrain dans un laps de temps adéquat », samedi dernier, lorsqu’il a reçu un carton rouge de l’officiel à la 55e minute. Carton rouge qui, grâce à la reprise vidéo, a été annulé quelques instants plus tard. Appelé à commenter son amende, dont le montant n’a pas été dévoilé, Waterman a commencé par sourire, mardi soir. « J’espère juste que je n’aurai pas à payer, puisque ce n’était pas un carton rouge », a-t-il finalement dit.