Le soleil ne fait encore que se lever à l’aube de cette saison 2024 de la MLS, mais le CF Montréal est sans contredit déjà l’une de ses lueurs les plus brillantes. En revanche, la victoire de dimanche sous les projecteurs à Miami a le potentiel de faire s’estomper l’effet de surprise chez ses prochains adversaires, selon Laurent Courtois.

En l’occurrence, le Fire de Chicago, ce samedi après-midi.

« C’est sûrement notre match le plus dur qui nous attend, a estimé le pilote du CFM, jeudi matin. On est tellement tôt [dans la campagne], mais on est conscients que maintenant, on va peut-être moins surprendre. »

Évidemment, l’excellent rendement du Bleu-blanc-noir, qui a récolté sept points sur une possibilité de neuf en trois matchs sur la route, n’est pas passé inaperçu chez le Fire. Frank Klopas, l’entraîneur-chef à Chicago, dit avoir « rappelé » à ses joueurs qu’ils ne doivent « sous-estimer aucun adversaire dans cette ligue », en parlant de Montréal.

« C’est une bonne équipe, qui a un bon début de saison, a-t-il soumis aux médias de la ville des vents, jeudi. Ils vont arriver chez nous avec beaucoup de confiance. »

Le Fire a entamé sa saison contre Philadelphie, Cincinnati et Columbus, « de sacrées belles équipes », dixit Courtois. Chicago n’en a retiré qu’un match nul, contre l’Union, puis a subi deux défaites. Malgré l’avertissement transmis à ses hommes, l’affrontement contre le onze montréalais représente pour Klopas une occasion de remettre son équipe sur le droit chemin.

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Frank Klopas, entraîneur-chef du Fire de Chicago

Je ne dis pas ça pour rabaisser Montréal. Mais quand le calendrier sort et que tu vois que tu as Montréal à la maison, tu te dis qu’il s’agit d’un match duquel tu peux aller chercher un résultat.

Frank Klopas

Klopas ajoute néanmoins que « c’est plus difficile de gagner des matchs lorsque tout le monde s’attend à ce que vous les gagniez ».

Dans le contexte actuel, cet avis vaut probablement pour les deux formations.

« On est conscients qu’il y a une très belle équipe en face de nous, a souligné Courtois. Ils ont à cœur de se prouver devant leur public. Ça va être le match le plus dur, c’est sûr. »

Après avoir passé à travers l’Inter Miami et ses vedettes, même sans Messi, cette affirmation paraît surprenante. Mais on comprend que pour les Montréalais, le défi pour les trois prochains matchs à l’étranger est peut-être plus psychologique qu’autre chose.

Ses joueurs, en tout cas, semblent gonflés à bloc.

« On s’en va là-bas avec la même mentalité qu’on a eue jusqu’à présent, a dit Ariel Lassiter, mercredi. On a un travail à faire. On croit qu’on peut gagner tous les matchs que l’on dispute. »

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Ariel Lassiter

« Cette année, on voulait s’attaquer à ce voyage de six matchs en récoltant réellement des points, a souligné Joel Waterman jeudi, en faisant la comparaison avec la triste fiche à l’étranger du CFM en 2023. […] Ça ne change pas pour les trois prochains matchs, que ce soit à Chicago, DC ou Seattle. On garde la même mentalité, les mêmes tactiques, la même philosophie. »

« La marque des équipes championnes »

Cette philosophie, elle implique notamment d’inclure tout le groupe dans le projet, pas seulement une poignée de joueurs qui obtiennent la majorité des départs.

Dimanche, le défenseur Fernando Álvarez, titulaire pour la première fois en 2024, a marqué le but du 1-0. Sunusi Ibrahim, qui a remplacé Matías Cóccaro à la 76e, a enfilé le but d’assurance à la 78e, sur une passe d’un autre substitut, Josef Martínez. Raheem Edwards, Victor Wanyama et Dominic Iankov ont tous joué un rôle important en entrant sur le terrain en deuxième mi-temps pour permettre aux Montréalais de conserver les trois points.

Cette profondeur est salvatrice et « fait la différence », croit Joel Waterman. Mais elle constitue aussi « la marque des équipes championnes ».

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Joel Waterman

Tout le monde mérite d’aller sur le terrain, dit-il. Ça nous donne de la confiance à nous, les joueurs qui disputent la majorité des minutes, de les voir s’entraîner tous les jours en s’assurant d’exécuter les rudiments de la bonne façon.

Joel Waterman

Ici, il faut attribuer du mérite à Laurent Courtois, pour qui « ç’a toujours été une priorité d’impliquer le plus de gens possible, le plus souvent possible ».

« Ce n’est pas une question de combien je joue, c’est ce que je vais faire avec les minutes qui vont m’être données, explique-t-il. […] Je n’ai pas encore pu donner les occasions à certains comme j’aimerais le faire, mais je veux juste qu’ils soient prêts quand ce sera leur tour. Après, c’est au staff et à moi de les fédérer pour qu’ils sentent que c’est vrai. »

Il est encore tôt. Le CF Montréal n’est pas à l’abri de nuages ou d’orages à venir. Mais cet esprit de corps, lorsque la tempête tonnera, pourra servir d’essentiel parapluie.