CF Montréal 1 – Inter Miami 0 Un bastion du nom de Sirois

(Montréal) Qui est-ce qui réalise des jeux blancs à domicile et qui n’attend pas ? Jonathan Sirois.

Intraitable à domicile et prêt à saisir sa chance. Ce seraient les termes appropriés pour décrire le nouveau gardien numéro un du CF Montréal. En fait, le geôlier n’a accordé aucun but à ses 494 dernières minutes de jeu à domicile, soit l’équivalent de plus de cinq matchs – on y reviendra.

Encore impérial dans sa surface, Sirois a permis à l’Impact de préserver le blanchissage. Grâce à sa performance, à la réussite de Chinonso Offor et un peu d’aide des poteaux, les Montréalais se sont imposés 1-0 contre l’Inter Miami, samedi soir au stade Saputo.

Devant une foule à guichets fermés, les partisans n’ont pas manqué d’occasions de clamer le nom du gardien de 21 ans. À deux reprises il a sauvé les meubles sous les ovations de son public.

Il y a pratiquement trois mois jour pour jour, Sirois faisait ses débuts en MLS. Il venait remplacer James Pantemis, blessé à une épaule, lors du premier match de la campagne. C’était justement contre Miami.

D’abord, c’est une saison qui se voulait de transition, notait Sirois lors du camp d’entraînement. Parachuté dans le rôle de partant, il a pourtant forcé Hernán Losada à le garder devant le filet maintenant que Pantemis est de retour.

Sa progression est notable, notamment dans la lecture du jeu de celui qui en est à sa première saison en MLS. Si ses remises sont encore à travailler, il est téméraire et surtout très rapide pour réagir dans sa surface, comme il l’a démontré en bloquant une frappe à bout portant quelques minutes avant le but d’Offor.

« Je suis la même personne, mais avec quelques matchs de plus en poche », a-t-il illustré pour expliquer l’évolution de ses performances.

« Je suis quelqu’un de beaucoup plus à l’aise sur le terrain, plus mature, je crois que j’analyse les choses beaucoup plus rapidement. Je vois les actions plus rapidement. [Mais] j’ai encore beaucoup de chemin à faire pour perfectionner tout ça et être dominant dans cette ligue. »

C’est cette dose d’humilité, de « professionnalisme » comme a mentionné Hernán Losada, qui aide Sirois à ne jamais être satisfait même s’il s’est établi comme l’un des points d’ancrage de l’équipe cette saison.

Cette sagesse, doit-on le rappeler, vient à sa première saison en MLS. Or, s’il se dit « très satisfait » de cette première saison, il n’est jamais rassasié.

L’heureux élu

Depuis que Clément Diop a ravi le poste à Evan Bush, aucun gardien n’a été en mesure de s’imposer comme partant pour plus d’une campagne. C’était en 2019.

Entre-temps, Diop, Pantemis et Sebastian Breza ont tous pris feu à certains moments, mais sont revenus sur terre par après. Sirois, lui, a le parcours d’un gardien qui est prêt à laisser un impact à long terme. Après deux saisons en prêt dans la Première Ligue canadienne, dont une où il a été nommé meilleur gardien du circuit, il est arrivé ici sans prétention.

« Je dois noter le travail de Romuald Peiser et Luca Bucci [les entraîneurs des gardiens], ils sont excellents. Ils font un bon travail, pas juste avec Jonathan, mais avec tous les gardiens. C’est un travail collectif. On n’a pas oublié, c’est sa première saison et ses premiers matchs en MLS, et pourtant il joue avec beaucoup de confiance et avec expérience. »

Malgré le calendrier chargé, les multiples déplacements et les matchs de coupe, Sirois s’est imposé comme un gardien sur lequel le club peut bâtir. Dans les dernières semaines, les occasions se sont présentées pour envoyer Pantemis dans la mêlée, notamment en Championnat canadien, mais Losada a un homme de confiance et c’est Jonathan Sirois.

Néanmoins, Sirois et la défense devront faire mieux sur la route. Après cette victoire contre Miami, le Bleu-blanc-noir a renoué avec la victoire à domicile en MLS après deux ratés successifs sur la route.

Cette saison, le club a signé sept victoires en huit matchs à la maison, toutes compétitions confondues. Sur la route, c’est à l’opposé avec deux victoires en neuf sorties. Bref, c’est un peu L’étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde, version soccer.

Sirois, lui, est plus constant.