Comme la saison dernière, le CF Montréal entame sa saison avec trois défaites consécutives. C’est peut-être la seule similitude entre les deux éditions.

Les contre-attaques ont encore fait mal au Bleu-blanc-noir, qui a été défait par le Nashville SC 2-0, samedi soir, sous une pluie battante au GEODIS Park.

L’an dernier le CFM avait obtenu son premier point lors du quatrième match de la saison, mais le club avait notamment triomphé en Ligue des champions entre-temps. Il avait subi deux défaites sur la route et une au Stade olympique avant d’aller obtenir un verdict nul sur la pelouse de l’Atlanta United. Il avait signé sa première victoire la semaine suivante et la machine s’était lentement mise en marche avant de conclure la saison au troisième rang de la MLS.

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Jacob Shaffelburg du Nashville SC, après avoir marqué contre le CFM en première demie

« Faire pencher la balance »

« On construit de derrière comme l’an dernier, on garde la possession comme l’an dernier, mais nous ne sommes pas capables de faire pencher la balance dans le dernier tiers comme l’an dernier », a résumé le défenseur Joel Waterman, qui a obtenu son premier départ de la saison après avoir été tenu à l’écart en raison d’une blessure.

Est-ce que le CFM peut rejouer le même coup que l’an dernier et faire fi d’un mauvais début de saison pour se retrouver parmi les meneurs du classement général ? Waterman est tout sauf convaincu.

Cette saison, on mise beaucoup sur des jeunes qui n’ont pas encore prouvé qu’ils peuvent faire pencher la balance. L’an dernier, on avait des vétérans sur lesquels on pouvait s’appuyer et dont on savait qu’ils allaient être décisifs. […] C’est certain que l’ajout d’un ou deux joueurs d’expérience pourrait nous aider.

Joel Waterman

En fait, le onze montréalais n’avait pas été blanchi à chacune de ses sorties. Ce qui est toujours le cas cette saison après 270 minutes de jeu.

« Ça me fait mal. Je suis un entraîneur offensif et j’aime que mon équipe marque des buts. Je crois qu’une séquence comme celle-ci n’est jamais arrivée dans ma carrière », a admis Hernán Losada devant ce constat.

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Rudy Camacho (4) et ses coéquipiers sous la pluie battante au GEODIS Park.

Même si le club représentant la Ville de la musique a concédé la possession aux Montréalais, le CFM n’a pas orchestré de grandes occasions de marquer. Concrètement, l’équipe n’a cadré aucun tir sur le filet lors de la rencontre, une marque « inacceptable », selon Waterman.

C’était cependant dans le plan de match des locaux, qui ont érigé un véritable bloc monolithique, de laisser le ballon à son rival. Tout en contraste, Nashville n’a toujours pas concédé de buts après ses trois premières sorties. Il s’est contenté de profiter des bévues du CFM et de le prendre à contre-pied.

La possession, ce n’est pas important. Ce qui compte c’est notre nombre de buts attendus, notre nombre de passes décisives attendues, notre nombre de tirs cadrés, notre nombre de centres dans la surface de réparation, notre nombre de lignes brisées… Mais qu’on ait eu plus des deux tiers de la possession, je m’en moque.

Hernán Losada

Comme lors de la défaite contre du CFM de 1-0 contre Austin FC la semaine dernière, une erreur individuelle dans le tiers offensif a mené au premier but de la rencontre. En fait, un autre impair dans le territoire ennemi a permis à l’attaquant de Nashville Teal Bunbury de s’échapper fin seul et aurait pu mettre fin au débat, mais sa frappe s’est écrasée sur le poteau.

Ce n’était que partie remise, puisque les locaux ont fait mouche à la 89minute de jeu et ont confirmé leur victoire. Pour une seconde fois dans la rencontre, le succès Mister Brightside a retenti dans le stade et les hommes de Losada se sont fait damer le pion de nouveau.

Avec cinq buts encaissés, aucun but marqué et aucun point en banque, le CFM souhaitera que son prochain match, qui sera disputé au Stade olympique, soit le point de bascule. Après trois rencontres éreintantes sur la route, le club jouera à domicile pour la première fois de la campagne.

« Ce n’est pas le moment de paniquer, note le défenseur Aaron Herrera. Ça fait plus de six ans que je joue en MLS et je sais que des périodes creuses arrivent. Des fois, le ballon ne veut tout simplement pas entrer dans le filet. Mais le vent finit par tourner. »

À noter que les Montréalais croiseront le fer avec l’Union de Philadelphie, finaliste de la Coupe MLS en 2022. Même les plus optimistes risquent d’appréhender cet affrontement.