Intensité. On n’a pas fait le compte, mais il s’agit, et de loin, du mot qu’a prononcé le plus souvent Jason Di Tullio.

Rapatrié par le premier club il y a deux semaines et demie, l’entraîneur adjoint du CF Montréal a rencontré les médias par visioconférence, mardi après-midi.

À en juger par ses propos, la formation montréalaise misera d’abord sur le travail acharné.

« Quand on va jouer Montréal, on ne saura pas, peut-être, les noms de tous les joueurs. Mais on sait que ça doit être difficile si tu ne matches pas notre intensité, a affirmé Di Tullio. C’est le message qu’on veut passer à la ligue. »

Une approche qui cadre bien avec la jeunesse de l’équipe.

Tactiquement, cela dit, la dizaine de jours qui sépare l’effectif de son coup d’envoi 2021 risque de paraître bien courte au personnel d’entraîneurs. Peu importe, a rétorqué le coach adjoint.

Le message était clair avec Wilfried [Nancy, entraîneur-chef]. On va laisser toutes les excuses à la porte.

Jason Di Tullio, entraîneur adjoint du CF Montréal

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Wilfried Nancy

De l’avis de nombre d’observateurs, le CF Montréal ne sera pas des séries éliminatoires cette année. Pour y être, il lui faudrait terminer dans la première demie des 14 clubs dans l’Est.

« J’ai déjà pris cette information et je l’ai à côté pour les bons moments en termes de motivation », a lancé Di Tullio, sourire en coin.

Ce billet pour les duels d’après-saison ne se gagnera ni ne se perdra pendant les premiers matchs, a-t-il souligné. La clé sera de se maintenir près du peloton, si ce n’est dans ce dernier.

« Il y a beaucoup d’experts à l’extérieur, mais on n’a même pas joué un match, même pas fait un entraînement encore tous ensemble. On pourrait être une surprise. Mais on va rester humbles et travailler. »

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Une scène du dernier entraînement du CF Montréal avant son départ pour la Floride

Intensité, émotion, énergie, travail. Voilà pour la fondation. Pour les résultats, on verra à compter du 17 avril contre le Toronto FC.

Après les fleurs, le travail

Congédié en octobre 2017, le Québécois s’est dit « privilégié » d’avoir été invité à renouer avec ses anciennes fonctions, pour lesquelles il croit être mieux armé aujourd’hui.

« Pour être honnête, je suis beaucoup plus confiant maintenant dans ma façon de coacher, de partager une identité de jeu, de m’engager avec les joueurs », a fait valoir Di Tullio.

Son rôle sera de « partager les détails sur le plan tactique, mais aussi de donner de la confiance ».

Donc, on le dit souvent des adjoints, il sera là, en partie, « pour écouter ».

« Aussi pour être sûr que les exigences soient très hautes. Un grand frère, mais qui peut être dur des fois. »

La vision du soccer qu’il partage avec Wilfried Nancy lui a sans doute valu cet appel à regagner le club. Il existe également entre les deux hommes une communion de valeurs sur le terrain et hors de celui-ci, a-t-il ajouté.

Déjà en Floride, où il s’était rendu après le tournoi de qualification olympique des moins de 23 ans au Mexique – il était entraîneur adjoint de l’équipe canadienne –, Di Tullio a hâte de passer aux choses sérieuses.

« Il y avait beaucoup de fleurs qui étaient envoyées vers moi, a-t-il reconnu. Mais c’est le moment de commencer parce qu’on n’a pas beaucoup de temps. »

Jason Di Tullio avait fait un retour avec l’organisation à titre d’entraîneur-chef des moins de 17 ans en août 2019 et occupait les fonctions d’entraîneur-chef de l’équipe des moins de 23 ans depuis septembre dernier.

Auparavant, il a joué à Montréal de 2002 à 2007, disputant 75 matchs, dont 56 comme titulaire.

Au complet mercredi ?

Mardi matin, le CF Montréal a tenu un dernier entraînement au Centre Nutrilait – qui côtoie les centaines de conteneurs du port, rue Letourneux – avant de s’envoler à 14 h 15 pour Orlando. Après l’échauffement, la soixantaine de minutes suivantes a consisté en échanges incessants et rapides entre une vingtaine de joueurs, sur une surface réduite, sans gardiens. Ces derniers, soit Clément Diop, Jonathan Sirois et Jordan Vézina – de l’Académie –, s’entraînaient à part du groupe, tout comme la majorité des jeunes académiciens invités. Puis, seul avec un membre du staff, Lassi Lappalainen, en raison d’une opération chirurgicale subie durant la saison morte. Reste à voir s’il sera disponible dans 10 jours. En principe, tout l’effectif sera enfin réuni à l’entraînement mercredi, a indiqué Di Tullio. « On va croiser les doigts », a-t-il dit.

De la concurrence pour Diop et Pantemis

Le gardien Sebastian Breza, 23 ans, originaire d’Ottawa, a été prêté à Montréal par le FC Bologne pour la saison. « Ce joueur talentueux apportera une concurrence supplémentaire à Clément (Diop) et James (Pantemis) », a relevé le directeur sportif Olivier Renard, par communiqué. Di Tullio a travaillé avec le gardien de 6 pi 4 po au Mexique. « Tu vas l’entendre du stade Saputo, du Stade olympique et de l’autoroute parce qu’il parle très fort ! C’est quelqu’un qui montre du caractère, de la personnalité et qui croit beaucoup en ses qualités. » Breza avait quitté le Club de soccer de Sainte-Julie à 16 ans pour joindre une formation italienne. Sur la scène internationale, il a fait partie des équipes canadiennes U20, U21 et U23.

Rea et Sirois partent pour Winnipeg

Après Tomas Giraldo, Karifa Yao et Keesean Ferdinand, au tour du milieu de terrain Sean Rea — parmi les quatre académiciens embauchés en décembre dernier — et du gardien Jonathan Sirois d’être prêtés à un club de Première Ligue canadienne (CPL), le Valour FC. Il s’agit de prêts avec droit de rappel. « Sirois aura la possibilité de jouer chaque week-end, ce qui n’aurait pas été possible ici. C’est une grande occasion pour ce gardien qui n’a pas encore 20 ans de pouvoir grandir, comme James (Pantemis) qui avait été prêté à ce club la saison dernière. Sean a démontré depuis le début du camp d’entraînement qu’il peut aller prendre des minutes de jeu en CPL. C’est bien pour son évolution et le projet avec lui », a résumé Olivier Renard.