En raison de diverses circonstances, Christine Sinclair se trouve en Floride ces jours-ci. Mais pendant son confinement causé par la COVID-19, son cœur est au Canada.

Et la pandémie mondiale frappe près de chez elle à Burnaby, en Colombie-Britannique. Sa mère, qui souffre de sclérose en plaques, vit dans un établissement de soins en banlieue de Vancouver.

« Il n’y a aucun cas connu (de COVID-19) où elle se trouve, alors, c’est bien », a précisé Sinclair.

La capitaine de l’équipe canadienne est particulièrement reconnaissante à tous ceux qui sont en première ligne pendant la pandémie. Mais elle sait que tout le monde peut faire sa part.

« Pour beaucoup de gens, cela signifie faire quelque chose d’assez simple : rester à la maison, a-t-elle noté. Aussi difficile que ce soit parfois. Je sais pourquoi je le fais et ma famille le fait pour des gens comme ma mère. Ce sont les personnes vulnérables de la société en ce moment. »

PHOTO D’ARCHIVES CHRIS YOUNG, PRESSE CANADIENNE

La Canadienne Christine Sinclair (à gauche) et la Costaricienne Shirley Cruz durant un match international disputé à Toronto le 11 juin 2017.

« Il s’agit de sauver des vies », a-t-elle ajouté.

La meilleure buteuse sur la scène internationale montre son soutien et son appréciation dans le cadre de la campagne « Nous sommes tous Équipe Canada » du Comité olympique canadien.

« Ma famille et moi sommes reconnaissants pour les héros qui prennent tous les risques pour nous garder en sécurité. Maintenant plus que jamais », a confié Sinclair sur Twitter avec une photo avec des dessins de feuille d’érable et de ses deux nièces.

Ambassadrice parfaite

Sinclair se joint à Hayley Wickenheiser, icône du hockey, à la vedette de basketball Kia Nurse, à la trampoliniste Rosie MacLennan en publiant des messages de motivation et démontrant leur appréciation.

« C’est le temps de nous unir et de travailler ensemble même si nous sommes séparés », explique le Comité olympique canadien (COC) en expliquant la campagne. « Il est temps pour nous de montrer notre soutien au Canada et à tous ceux qui font des sacrifices pour faire une différence. »

Le COC qualifie Sinclair « d’ambassadrice parfaite pour cette campagne, étant donné sa nature désintéressée et les qualités qu’elle a démontrées sur les terrains de soccer. »

Sinclair, âgée de 36 ans, s’est retrouvée en Floride en raison de Charlie, son chien poméranien qu’elle avait confié à une amie alors qu’elle était en campagne internationale avec le Canada.

Après avoir joué le Tournoi de France du 4 au 10 mars à Calais, elle est retournée en Floride pour retrouver Charlie et passer quelques jours au soleil avant de rentrer chez elle à Portland, en Oregon, où elle est la capitaine des Thorns de la NWSL.

Comme la France était un point chaud de la COVID-19, elle a dû s’isoler pendant 14 jours après son arrivée en Amérique du Nord. Puis la pandémie s’est déclarée.

« Je ne voulais pas voyager avant de devoir le faire. Je suis plutôt bien ici, a expliqué Sinclair. Et on pouvait voir que le camp d’entraînement de la NWSL allait être interrompu et la saison reportée. »

Elle n’était pas revenue à Portland depuis décembre en raison du championnat de qualification olympique de la Concacaf au Texas et en Californie et du tournoi en France.

« Je suis donc en Floride, a-t-elle poursuivi. Ce qui n’est pas la pire place, pour la météo. Cela a beaucoup aidé… C’est vraiment agréable de courir par 35 degrés Celsius. »

Lacunes à combler

Les Thorns devaient amorcer la saison samedi dernier contre l’Utah Royals FC avec un match ce week-end à Chicago contre les Red Stars.

Sinclair totalise désormais 186 buts en carrière. Elle a surpassé le record de 184 de l’attaquante américaine à la retraite Abby Wambach, le 29 janvier, au tournoi de qualification olympique de la Concacaf.

Ayant mené le Canada à des médailles de bronze consécutives aux Jeux olympiques, Sinclair a toujours l’œil sur Tokyo malgré le report des Jeux jusqu’en 2021. Lorsque la nouvelle du report est tombée, sa réaction immédiate a été « OK, nous avons une autre année pour nous améliorer.

« Parce qu’il y a des lacunes au sein de notre équipe en ce moment par rapport aux meilleures équipes du monde, a reconnu Sinclair au sujet de l’équipe qui est classée no 8. Cela nous donne juste l’occasion de nous améliorer. »

Elle a rapidement communiqué avec ses coéquipières canadiennes via leur groupe de discussion en ligne.

« Idéalement, nous ne voulions pas nous préparer pour les Jeux olympiques à l’intérieur de nos appartements ou essayer de trouver des espaces gazonnés au hasard dans les villes. Ce n’était tout simplement pas idéal. »

Elle se dit également fière de la position prise par le Comité olympique canadien, qui avait annoncé son intention de ne pas envoyer ses athlètes à Tokyo avant l’annonce du report.

« Et je suis également heureuse que les Jeux olympiques aient été reportés parce que c’est la seule chose qui avait du sens. »