L'attaque par des supporteurs de River Plate de l'autocar transportant les joueurs de Boca Juniors, deux heures avant la finale retour de la Copa Libertadores à Buenos Aires, a gâché la fête et provoqué le report du match à une date ultérieure.

Dans un communiqué, la Conmebol a annoncé dimanche avoir pris la décision de reporter la rencontre, « avec l'objectif de préserver l'équité sportive », dressant le constat que les joueurs de Boca « n'étaient pas en condition » de disputer la finale.

Mardi, le président de la Confédération sud-américaine de football Alejandro Dominguez recevra au siège de la Conmebol à Asuncion les présidents de Boca, Daniel Angelici, et de River, Rodolfo D'Onofrio, pour définir la date de la rencontre.

Pour des raisons de sécurité, la finale entre les deux archirivaux de Buenos Aires ne pourra pas être disputée avant le sommet des chefs d'État du G20, programmé les vendredi 30 novembre et samedi 1er décembre.  

« Le match se jouera début décembre, car le Mondial des clubs débute le 18 », selon une source proche de l'organisation de la finale. Le vainqueur de la Copa Libertadores représentera l'Amérique du Sud au Mondial des clubs.

« Honte »

La passion et la rivalité sont telles entre River Plate et Boca Juniors, les clubs les plus titrés d'Argentine, que les rencontres sont régulièrement émaillées d'incidents.

« Les conditions d'équité sportive ne sont pas réunies pour le match final. C'est pourquoi la Conmebol a pris la décision de reporter la finale de la Libertadores et de convoquer les présidents des deux clubs à Asunción pour rechercher une nouvelle date », a déclaré dimanche en début d'après-midi le président de la Confédération sud-américaine de football (Conmebol) Alejandro Dominguez.

« C'est une honte, l'image que nous avons donné au monde », a regretté M. Dominguez.

Samedi, deux heures avant le match, l'autocar qui transportait l'équipe de Boca Juniors, escorté par des motards de la police, a été la cible de jets de pierres et de gaz lacrymogènes, alors qu'il se trouvait à environ un kilomètre du stade Monumental.

Plusieurs vitres ont volé en éclats et le gaz irritant a pénétré dans le véhicule. Le capitaine de Boca a été légèrement blessé à un bras et à l'oeil gauche. Le médecin de garde d'un hôpital a estimé qu'il ne pouvait pas disputer la rencontre. Deux autres joueurs ont également été affectés. Le reste de l'effectif a seulement été incommodé.

Victoire sur tapis vert ?

Prévue à 17 h locales (20 h GMT) samedi, la rencontre avait été retardée à 18 h, puis à 19 h 15, avant d'être reportée à dimanche 17 h.

Dimanche matin, Boca Juniors avait sollicité un nouveau report du match et des sanctions contre River Plate en vertu de l'article 18, prévoyant par exemple victoire 3-0 sur tapis vert, jouer le match à huis clos, disqualification ou suspension de compétitions.

Comme les incidents sont survenus hors du périmètre de sécurité entourant le stade, une sanction contre River Plate est peu probable.

« Les matchs se gagnent et se perdent sur le terrain, c'est ma posture personnelle, mais j'ai la responsabilité de président de club et je m'en tiens au règlement. Nous avons été victimes d'une agression inhabituelle », a déclaré le patron de Boca Juniors depuis l'hôtel où son équipe était concentrée depuis plusieurs jours.

« A la Conmebol, qu'ils examinent le dossier et qu'ils prennent une décision en conséquence », a-t-il ajouté.

« Nous étions en situation de désavantage sportif », a souligné l'entraîneur de Boca Juniors Guillermo Barros Schelotto.

« Jouons la semaine prochaine », a déclaré pour sa part le président de River Plate Rodolfo D'Onofrio. D'Onofrio s'est dit d'accord avec la décision de la Conmebol, soulignant que River avait permis le report, ne voulant pas disputer le match décisif « avec un avantage » sur l'adversaire.

Le maire de Buenos Aires Horacio Rodriguez Larreta, dont la police était en charge de la sécurité aux abords du stade, a pointé un doigt accusateur en direction des « barrabravas » (les supporteurs les plus violents) de River Plate. Les responsables sont « les hooligans qui sont enkystés dans le football », a déclaré le maire.