Si l'histoire ne retiendra probablement que les trois buts de Didier Drogba dans la victoire de 4-3 de l'Impact de Montréal face au Fire de Chicago, samedi soir, il ne faudrait pas non plus oublier le travail du quatuor défensif improvisé en l'absence de Laurent Ciman, Victor Cabrera et Ambroise Oyongo.

Nigel Reo-Coker, Wandrille Lefèvre, Donny Toia et Maxim Tissot avaient la tâche ingrate de neutraliser le Fire puisque Ciman et Oyongo étaient en affectation internationale et que Cabrera était suspendu. Malgré les trois buts concédés, ils ont fait le nécessaire pour permettre à l'Impact de l'emporter.

«J'imagine que c'est ce à quoi ressemble un quatuor défensif improvisé, a dit le gardien Evan Bush, auteur de quatre arrêts dans le match. Il y a eu deux buts sur des jeux arrêtés (un penalty et un corner), ce qui n'est pas lié nécessairement au travail du quatuor. Il va y avoir des problèmes quand des joueurs différents sont employés à des positions différentes.»

Lefèvre, qui a également contribué offensivement avec son deuxième but de la saison, était finalement le seul de la ligne défensive à jouer à sa position habituelle comme défenseur central. Reo-Coker et Tissot ont vu plus de temps comme milieu de terrain cette saison, tandis que Toia joue normalement en défensive latérale.

Même si la couverture de Lefèvre a été défaillante sur le deuxième but du Fire après que Toia et Tissot eurent été battus sur le flanc gauche, le Français ayant obtenu la citoyenneté canadienne plus tôt cet été a connu un fort match. Il s'est même retrouvé dans le rôle du général, à la place de Ciman.

«On a pu le remarquer un peu plus ce soir puisque Laurent n'était pas là, a noté Bush. Les gars se tournaient un peu plus vers lui. Je ne sais pas quel sera son rôle quand Laurent et Cabrera seront de retour, mais nous savons qu'il peut nous donner des bonnes minutes quand il est sur le terrain.

«Il a les qualités pour devenir un très bon défenseur central. Il tente parfois d'en faire un peu trop, mais quand il garde les choses simples, il peut être très bon. Ce soir, il a dû lever son jeu d'un cran puisque Donny était hors position, et il a été très fort.»

Lefèvre, qui est âgé de 25 ans, est l'un de ceux qui a vu son rôle être diminué par l'arrivée de renforts au cours de l'hiver en Ciman, Cabrera et Bakary Soumare, qui a toutefois été échangé en juillet.

La saison dernière, Lefèvre avait fait la paire avec Matteo Ferrari de manière plutôt régulière en fin de campagne, participant finalement à 15 matchs dont 13 comme partant en 2014. Samedi, il en était à son septième départ de la saison et il fait partie d'un groupe de joueurs qui se retrouvent pratiquement en audition à chaque match, ce qui est loin de le déranger.

«C'est la réalité du sport professionnel, mais aussi de la vie, a-t-il dit. À chaque fois que tu vas au travail, tu es jugé. Pour nous, c'est comme ça lors de nos matchs, le samedi. Ça fait partie du métier. Il y a 20 000 personnes qui ont payé leur billet et qui veulent voir une équipe gagnante. C'est ce qu'on leur doit.»