Le président de la FIFA Joseph Blatter a rencontré jeudi matin à Zurich les représentants des six confédérations continentales membres de son instance secouée par un vaste scandale de corruption, a-t-on appris de source proche du dossier.

Les présidents ou leurs représentants de l'UEFA (Europe), l'AFC (Asie), la CONMEBOL (Amérique du Sud), la CAF (Afrique), l'OFC (Océanie) et la CONCACAF (Amérique du Nord, centrale et Caraïbes) ont participé à cette réunion au siège de la FIFA, dont l'objet n'a pas été précisé, à la veille du Congrès électif où M. Blatter briguera un 5e mandat.

Les présidents des confédérations membres de la FIFA sont présents à Zurich, à l'exception de Jeffrey Webb, président de la CONCACAF, interpellé mercredi matin par la justice suisse dans le cadre de la procédure lancée par la justice américaine sur des soupçons de corruption s'étalant sur près de 25 ans, depuis les années 1990.

Sept élus de la FIFA ont été arrêtés par la justice suisse mercredi à la demande de la justice américaine, qui au total vise quatorze personnes; anciens ou actuels dirigeants de la FIFA ou partenaires commerciaux de l'instance.

Deux Confédérations ont arrêté leur position en vue du Congrès: l'UEFA a demandé mercredi son report «dans les six mois», alors que la CAF s'est prononcée pour son maintien tout en réitérant son soutien à M. Blatter, mais «en laissant ses membres libres de leur vote».

Lors de l'élection de vendredi, M. Blatter, 79 ans, aura pour seul adversaire le Prince jordanien Ali Bin Hussein, 39 ans.

Pas d'interrogatoire de Blatter pour le moment

Le Ministère public suisse ne prévoit pas à ce jour d'auditionner Joseph Blatter, a indiqué jeudi un porte-parole officiel.

«Au jour d'aujourd'hui, il n'est pas prévu d'auditionner M. Blatter», a indiqué ce porte-parole du Ministère public de la Confédération dans un courriel à l'AFP.

Le ministère va demander aux États-Unis de faire «parvenir des demandes formelles d'extradition à la Suisse dans un délai de 40 jours», selon le traité en vigueur entre les deux pays.

Une personne, dont l'identité n'a pas été révélée, a indiqué dans son audition qu'elle était prête à se soumettre à l'extradition simplifiée. Une fois la procédure confirmée, elle pourrait être remise aux autorités américaines en «quelques jours».

Les sept personnes arrêtées mercredi à Zurich devraient rester en détention en Suisse jusqu'au terme des procédures d'extradition. Si elles épuisent tous les moyens juridiques de recours à leur disposition, cela peut durer jusqu'à six mois.

Ces sept fonctionnaires de la FIFA, arrêtés en marge de son Congrès qui commence jeudi soir à Zurich, ont été répartis dans diverses prisons du canton de Zurich, pour éviter tout contact entre eux.

Ces détenus en vue d'extradition sont traités comme tous les autres détenus, selon l'Office fédéral de la justice (OFJ).

Après avoir été silencieux toute la journée de mercredi, Joseph Blatter est sorti de son silence dans la soirée, via un communiqué. «C'est un moment difficile pour le football, les partisans et la FIFA», a-t-il indiqué.

«De tels comportements n'ont pas leur place dans le football et nous nous assurerons que ceux impliqués seront exclus du jeu», a-t-il ajouté.