Michel Platini n'affrontera pas Joseph Blatter dans l'élection à la présidence de la FIFA, bien qu'il espère que quelqu'un d'autre le fera.

Le président de l'UEFA a décidé, jeudi, de ne pas défier Blatter en vue de l'élection du mois de mai prochain, insistant pour dire qu'il ne cherchait pas à éviter une bataille avec son ancien mentor.

Platini a donc privé les critiques de la FIFA d'une campagne qui aurait été sûrement amère, mais il a quand même souhaité qu'il y ait un peu de discorde au sein du comité exécutif mené par Blatter.

La décision de Platini de ne pas se présenter laisse Blatter, 78 ans, le favori en vue d'un cinquième mandat comme président - et possiblement sans opposition pour la troisième fois de suite.

Platini se concentrera plutôt sur sa réélection à la tête de l'UEFA, en mars, et une probable candidature à la présidence de la FIFA en 2019.

«Maintenant n'est pas le moment, pas encore, a déclaré Platini, 59 ans, en conférence de presse après avoir rencontré les dirigeants des 54 fédérations de soccer membres de l'UEFA. J'espère que quelqu'un s'opposera à M. Blatter et que personne ne s'opposera à moi à l'UEFA.»

Platini, un vice-président de la FIFA, a ensuite mis au défi ses collègues d'être «plus braves» quand vient le moment de défier le pouvoir de Blatter.

«Il s'agit d'amener des idées et de vouloir changer des choses, et ne pas être simplement le mouton qui dit toujours oui», a dit l'ancien milieu de terrain de l'équipe de France.

Platini a refusé de reconnaître qu'une campagne contre Blatter serait impossible à remporter.

«Non, mon choix n'a pas été fait en fonction de qui se présentait, a dit Platini, qui a rappelé qu'il a battu un autre président qui avait été longtemps en poste, Lennart Johansson, à l'UEFA en 2007. On ne peut donc pas m'accuser d'avoir peur de M. Blatter.»

Le président de l'UEFA a par ailleurs déclaré que l'Europe mérite d'avoir une équipe de plus à la prochaine Coupe du monde et qu'il en fera la requête auprès de la FIFA.

Treize des 32 équipes qualifiées pour le Mondial brésilien provenaient de l'Europe. Platini veut 14 places en vue du tournoi de 2018, qui aura lieu en Russie.

Cette déclaration vient en contradiction avec celle de Blatter, qui a auparavant incité les autres confédérations continentales à solliciter plus de places - ce qui aurait sans doute pour effet d'en enlever à l'UEFA.

Le comité exécutif de la FIFA décide quels seront les quotas pour la Coupe du monde suivante dans les mois suivant chaque tournoi. L'Europe a eu droit à 15 équipes en 1998, en France, quand le tournoi est passé à 32 équipes.