À écouter Marco Schällibaum et à voir les mines de plusieurs joueurs samedi soir, il était difficile de croire que l'Impact venait de défaire le Toronto FC 2 à 1, plus tôt au Stade olympique. Et que, grâce à ses trois nouveaux points, il dépassait déjà le total des neuf premiers matchs de la saison dernière.

La raison de cette demi-joie est simple. Le onze montréalais a connu un match en montagnes russes avec une première mi-temps plutôt bien maitrisée, suivie d'une deuxième période délicate marquée par plusieurs erreurs.

«En deuxième mi-temps, j'ai vu la même mentalité que nous avions la saison passée. Nous sommes en tête du classement, mais en deuxième mi-temps, nous avions la mentalité d'une équipe qui n'est pas en tête», a carrément souligné Matteo Ferrari, qui n'a jamais pratiqué la langue de bois.

Ce genre de discours montre à quel point les joueurs font maintenant preuve d'autocritique. Malgré la victoire, ils savent qu'ils n'auraient jamais dû laisser le moindre espoir à un adversaire qui n'a cadré qu'un seul tir en première période. Ce type de relâchement, fil directeur de la saison 2012, a au moins le mérite de servir de rappel sur les progrès à accomplir. «Ça ne me dérangerait pas de jouer comme ça et de gagner tous les matchs. Mais, soyons honnêtes, si nous jouons comme cela trop longtemps, nous allons en perdre des matchs. Nous devons nous améliorer», a jugé Davy Arnaud.

Nesta rassurant

Ce duel canadien a été marqué tôt dans le match par une blessure aux adducteurs subie par Alessandro Nesta, qui s'est ensuite fait rassurant. «Je ne crois pas que ce soit bien grave. J'espère disputer le prochain match ou celui d'après».

Sa sortie, dès la 11e minute, a tout de même entraîné un jeu de chaises musicales au sein de la défense montréalaise avec l'entrée de Dennis Iapichino sur le côté gauche. Le Suisse n'a pas connu un très grand match en se montrant trop timide offensivement et en perdant plusieurs duels importants face à John Bostock. Il a d'ailleurs été impliqué sur l'action ontarienne la plus dangereuse de la première mi-temps, puis sur le penalty, à la 68e minute.

Une bonne colonne vertébrale

Offensivement, l'Impact a montré de belles choses en première mi-temps avant de s'éteindre par la suite. Patrice Bernier a encore servi de rampe de lancement en offrant plusieurs longs ballons millimétrés à Andres Romero, dont celui qui a mené au penalty de la 32e minute. Devant lui, Arnaud a encore démontré une plus grande aisance dans l'axe que sur le côté droit. Il a d'ailleurs été l'auteur de la passe décisive pour Marco Di Vaio. «J'aime jouer à cette position. Je peux aller dans la surface adverse un peu plus et défensivement, je suis davantage impliqué dans la récupération», a confié le capitaine.

La première mi-temps a aussi permis de gommer deux points d'interrogation. Romero a ainsi commencé le match sur le côté gauche avant de permuter avec Andrea Pisanu à droite. «On a vu ses qualités: il provoque le penalty et il est polyvalent, a rappelé Schällibaum. Il sera encore plus utile à l'équipe quand il sera physiquement prêt.»

Finalement, Di Vaio a inscrit son premier but de l'année tout en sang-froid, en plus d'avoir été remuant durant tout le match.

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