Conclu il y a quelques semaines, le partenariat entre la MLS et la Fédération française de football est déjà devenu réalité pour une vingtaine d'entraîneurs d'Amérique du Nord, dont Wilfried Nancy, à la barre de l'équipe des moins de 21 ans de l'Impact.

Ce premier stage de 15 jours en Europe a commencé à Clairefontaine, le centre technique national français, avant de permettre aux entraîneurs d'observer les dernières tendances de formation au sein de grands clubs.

L'expérience s'est donc avérée un bon mélange de théorie et de pratique. Et si, pour certains entraîneurs américains, le choc culturel a été important, le stage a conforté les idées de Nancy dans ce qui se développe au sein de l'Académie de l'Impact.

«Ce qui m'intéresse, c'est que j'ai vu des choses concrètes qui ont nourri ma réflexion et des choses qui avaient déjà été abordées, ici, avec le personnel. Est-ce que l'on va pouvoir les mettre en pratique? Au moins, cela m'a conforté dans le fait que nous sommes dans la bonne direction», indique-t-il en entrevue.

Cinq clubs européens participent à ce programme, soit le Paris Saint-Germain, le Real Madrid, Stuttgart, l'Athletic Bilbao et l'Olympique Lyonnais. Nancy aurait aimé voir de près le contexte basque; il a finalement été accueilli par le club lyonnais qui, au cours des dernières années, s'est largement appuyé sur son centre de formation pour nourrir le groupe professionnel. Selon une étude du site Sporting Intelligence publiée en 2012, Lyon est d'ailleurs le deuxième club pour ce qui est du nombre de joueurs formés qui évoluent dans les cinq principaux championnats européens. L'entraîneur de l'équipe des moins de 21 ans a pu voir pourquoi.

«Il y a vraiment une relation cohérente entre le groupe professionnel et le centre de formation. Des joueurs âgés de 7 ans aux professionnels, tout est pensé en fonction du projet du club. Ils ne jouent pas tous de la même façon, mais les principes sont les mêmes. Ça fait en sorte qu'ils gagnent du temps au niveau de leur approche.»

La philosophie est la même chez l'Impact alors que la formation privilégie une harmonisation dans l'apprentissage des principes de jeu plutôt que d'enfermer le joueur dans un seul schéma tactique.

Pour la première partie du programme, Nancy a admis avoir eu «beaucoup de réponses» aux questions qu'il se posait. Il repartira maintenant en France ou aux États-Unis pendant deux semaines chaque trimestre. Au terme de ce cours de 16 mois, les 21 entraîneurs détiendront le diplôme d'entraîneur fédéral de football qui, pour l'occasion, comporte également des caractéristiques propres au contexte nord-américain.

Une approche plus collective

Promu entraîneur des moins de 21 ans cet hiver, Nancy est originaire de la France où il a été formé avant de jouer dans le championnat national (troisième division) pendant plusieurs saisons. Parallèlement, il a également obtenu ses diplômes d'entraîneur. Lors de son récent séjour en France, il a pu constater une grande différence dans la formation avec «une approche différente» et des «formateurs plus ouverts».

«Grâce à Zinédine Zidane, la France a gagné la Coupe du monde et, du coup, la formation a beaucoup mis l'accent sur le joueur avec le ballon alors que les autres nations étaient plus dans le collectif. Depuis quatre ou cinq ans, les Français sont plus dans le projet collectif et ils ont intégré que l'aspect mental est primordial par rapport au reste», révèle-t-il.