Avec un extraordinaire quadruplé, assorti d'un retourné de légende, le Suédois Zlatan Ibrahimovic a confirmé mercredi contre l'Angleterre (4-2) qu'il évoluait actuellement à un niveau inaccessible au commun des mortels au point que certains pensent à lui pour le Ballon d'Or.

«C'est un joueur fantastique, qui a une force physique extraordinaire. J'espère que Zlatan gagnera le Ballon d'Or. Ces quatre buts vont l'aider», a ainsi lâché jeudi le défenseur brésilien Alex, son coéquipier au Paris SG.

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Quant à la presse suédoise, évidemment dithyrambique jeudi, elle ne se pose plus la question: comme l'affirme le quotidien Expressen, Ibrahimovic est «le meilleur joueur du monde».

Bien sûr, ni Alex ni les médias suédois ne sont parfaitement objectifs et il serait très surprenant que Zlatan vienne griller sur le fil les deux incontournables Lionel Messi et Cristiano Ronaldo.

Mais sa performance mercredi contre des Anglais qu'il a assommés à lui tout seul est de tout premier plan et vient couronner un remarquable début de saison qui pourrait, pourquoi pas, lui valoir une place sur le podium du Ballon d'Or.

Car «Ibra» a le sens des grandes occasions et il a baptisé comme il se doit le tout nouveau Friends Arena de Solna, qui risque bien dans l'imaginaire suédois de rester comme le Zlatan Arena.

Un premier but d'un extérieur du droit sec et précis, un deuxième au bout d'un enchaînement contrôle de la poitrine-volée du droit, un troisième d'un coup franc de 30 mètres et un quatrième, déjà mythique, sur un retourné acrobatique de jeu vidéo ou de dessin animé, excentré et là encore à près de 30 mètres du but du malheureux Joe Hart.

«Nous étions dans la Zlatan Arena. Nous sommes du pays de Zlatan», écrivait jeudi le quotidien Aftonbladet qui titrait «La fierté de la Suède».

Rieur et détendu

Image rare, c'est torse nu et hilare qu'Ibrahimovic a célébré ce quatrième but insensé, lui qui comme le relève jeudi le quotidien de Malmö Sydsvenskan est habituellement plutôt adepte du regard noir.

«Zlatan est doué pour garder un visage fermé (...) Mais hier soir il hurlait de joie, il a retiré son maillot, étreint ses coéquipiers et après le match il était tellement submergé par la joie que son rire a brisé ce mur de professionnalisme qui ressemble quelquefois à de l'indifférence», écrit le journal.

L'attaquant parisien est en effet apparu particulièrement rieur et détendu en conférence de presse, insistant sur la ferveur du public et sur la beauté d'un stade qu'il compare au Colisée.

C'est que l'ancien joueur de la Juventus, du Barça, de l'Inter et de l'AC Milan traverse peut-être la meilleure période de sa carrière.

Sous les maillots du PSG et de la Suède, il a déjà inscrit 18 buts en 19 matchs depuis le début de la saison dans la foulée d'un Euro où s'il n'avait pas pu amener la Suède en huitièmes de finale, il s'était déjà illustré d'une première «Zlatinade» face à l'équipe de France.

En Championnat de France, pas de quadruplé, mais c'est par quatre doublés que le Suédois s'est illustré, dont celui, mémorable déjà, à Marseille avec un coup franc lointain et une reprise de volée façon kung-fu. On croyait avoir vu le plus beau, on se trompait.