Le président de l'UEFA, Michel Platini, préfère «les yeux humains» des arbitres de surface de réparation, sa réforme, à la caméra sur la ligne de but voulue par la FIFA, qui risquerait d'entraîner d'autres réformes technologiques dans l'arbitrage, a-t-il dit jeudi à Venise.

«Nous avons mis des yeux humains pour voir si le ballon est rentré», a déclaré Platini au terme du Comité exécutif de l'UEFA dans la Cité des doges. «Moi j'aime les cinq arbitres parce que c'est un système humain. Si vous demandez à Collina (le chef des arbitres à l'UEFA, NDLR), il vous dira que beaucoup de bonnes décisions ont été prises ainsi.»

Le président de la Fédération internationale de football (FIFA) Joseph Blatter avait critiqué la réforme (deux arbitres supplémentaires dans les compétitions UEFA), la jugeant notamment trop coûteuse pour les petites fédérations, et va proposer une technologie avec des caméras sur la ligne de but au «Board», l'instance gardienne des règles du football, en mars.

«Je comprends que la FIFA dit que ça coûte cher», a ajouté Platini. «Mais de toutes façons, ça, ce n'est pas l'arbitrage vidéo, c'est juste sur la ligne de but. Je ne suis pas sûr que la technologie soit importante dans ce cas-là. Il y a eu, si on considère les Coupes du monde, 2010 et 1966 (Angleterre-Allemagne à chaque fois, en huitièmes et en finale, NDLR), soit deux cas. Toute cette technologie pour s'en servir une fois tous les 40 ans?»

Platini redoute qu'une telle réforme ne soit le cheval de Troie de l'arbitrage vidéo. «Ce qui me fait peur, c'est que si on commence à utiliser la technologie pour ce qui ne sert pas à grand-chose, va-t-on passer à la "offside line technology" (technologie pour déterminer les hors-jeu, NDLR)? Car des hors-jeu, il y en a cinq par matchs!» a-t-il estimé.

«Le Board décidera, mais j'ai le droit de ne pas être d'accord, je pense que ce n'est pas une bonne idée», a conclu Platini.