Et de quinze! L'Uruguay a étendu son record de titres continentaux en battant le Paraguay (3-0) grâce à un doublé de Forlan, dimanche en finale de la Copa America 2011 à Buenos Aires, et confirmé son statut de meilleure équipe sud-américaine actuelle.

La Celeste dépasse désormais d'une unité l'Argentine au nombre de trophées continentaux, loin devant le Brésil (8). Le Paraguay reste à deux (1953 et 1979), mais est néanmoins entré dans l'histoire des tournois de premier plan en ayant atteint la finale sans avoir gagné un seul match (cinq nuls).

Des «Diego!» fusaient avant le match. Pour une fois dans un stade argentin, ils ne célébraient pas Maradona, mais Forlan. Or, le N.10 de la Celeste croyait bien poursuivre sa traversée du désert entamée depuis le Mondial-2010, en perdant son duel avec Villar (32) ou en écrasant sa volée (37).

Mais l'oasis se profilait, lorsqu'Arevalo Rios, auteur d'un match énorme à la récupération, le décalait pour bombarder Villar (42). Et Forlan attendait les derniers instants pour marquer son second but personnel (90), celui qui le faisait égaler le record de 31 buts sous le maillot national de Scarone, mythique attaquant des années 1920. Et ce n'était pas un mirage.

Auparavant, Suarez s'était à nouveau révélé décisif, après son doublé en demi-finale (2-0 contre le Pérou). Se jouant de Veron côté droit, il croisait sa frappe pour ouvrir le score (12). Et méritait son trophée de meilleur joueur du tournoi.

Un coup de massue dans le moral des Paraguayens, déjà avertis dès la 3e minute, lorsqu'une tête de Coates provoquait un cafouillage sur leur ligne de but, et sur lequel Ortigoza faisait main. L'arbitre ne bronchait pas.

L'affiche promettait du combat physique, vertus traditionnelles des deux équipes. Et cela s'est vérifié, les contacts étaient rudes et les tacles sévères. A ce jeu-là, difficile de construire.

Mais la Celeste dominait techniquement, et pesait du coup davantage, par un jeu à une touche de balle ou des combinaisons. Et son secteur offensif profitait des énormes lacunes d'une défense guaranie incroyablement fébrile.

Les Guaranis, eux, avaient eu un jour de récupération en moins, et avaient disputé une prolongation face au Venezuela (0-0 a.p., 5-3 t.a.b.) qui les avaient exténués. Ils durent se contenter de miettes, même s'ils purent poser un peu plus leur jeu en seconde période.

D'autant que la Celeste reculait volontiers, déjà nantie d'un avantage conséquent au tableau d'affichage. Elle ne retrouvait de l'allant que dans le dernier quart d'heure, et aurait pu obtenir un penalty grâce à Cavani (82), de retour après s'être blessé .

Comme d'habitude dans ce tournoi, Nelson Haedo Valdez luttait seul devant, et décochait une belle frappe en pivot déviée par Muslera sur la barre (55). Après sa reprise non cadrée (16), ce fut la seule occasion nette du Paraguay.