Lutte contre la corruption et les paris truqués, arbitrage à 5, application du fair-play financier, promotion des sélections nationales: voici les grands axes de travail pour Michel Platini, seul candidat à sa succession, qui doit être réélu mardi à Paris à la présidence de l'UEFA.

> Corruption/Paris truqués

L'UEFA va changer son fusil d'épaule, comme l'explique à l'AFP Michel Platini: «On a un système d'alertes, on a des idées, des bruits, mais derrière on ne peut rien faire, on ne peut plus envoyer des gens sur place demander "alors monsieur le joueur, ce penalty vous l'avez fait exprès? Qui est derrière vous?". On est obligé de réorganiser tout ça». «J'avais essayé d'avoir une police européenne pour ça, mais à travers les procureurs, ce sera plus rapide à mettre en place, ce sera plus organisé. Il faut s'appuyer sur un réseau de procureurs dans les différents États», poursuit M. Platini.

> Arbitrage à cinq

Farouche opposant à l'arbitrage vidéo, M. Platini milite pour l'arbitrage à cinq, qu'il a installé dans les compétitions de clubs européennes. Victoire pour lui, les arbitres additionnels seront utilisés à l'Euro 2012. Mais le chantier reste vaste. «La seule réticence, c'est l'aspect financier, des arbitres en plus, ça coûte cher, a-t-il exposé à l'AFP. Sinon tout le monde convient que ça marche bien, je suis très content». «L'Euro 2012, c'est bien, mais le gros problème, c'est pour la Coupe du monde en 2014 si on voulait la faire avec l'arbitrage à cinq: là, on ne peut pas prendre que des arbitres européens, il faut prendre des arbitres partout dans le monde, or c'est une question d'argent d'avoir des arbitres supplémentaires... ça va être dur de convaincre les autres confédérations».

> Fair-play financier

Le principe en a été accepté: un club ne peut dépenser plus qu'il ne gagne. Les clubs qui ne seront pas en conformité pourraient être exclus de la Ligue des champions, par exemple, à partir de 2014-15. «On a convaincu tout le monde, du monde du foot jusqu'à la Commission européenne, jusqu'au Parlement européen: si on ne le fait pas, je suis vraiment un abruti! Les clubs, la majorité, sont d'accord. Ils ont besoin de nous pour qu'on mette des règles», a commenté M. Platini interrogé par l'AFP. «Si sanction il y a, le panel d'experts financiers - indépendant - fera un rapport à la commission disciplinaire», martèle-t-il. Et de rappeler que certains déficits seront excusés s'ils concernent par exemple des investissements dans les centres de formation ou dans les stades. «À l'arrivée, ce serait bien que chaque club ait son propre stade, fasse son propre business», souligne M. Platini.

> Promotion des sélections nationales

Rançon du succès, des joueurs ont claironné qu'ils préféraient jouer en Ligue des champions plutôt qu'en équipe nationale. «Ça m'a surpris d'entendre ça, surtout qu'ils l'ont dit avant la finale de la Coupe du monde! C'est emmerdant! Même si c'est ma compétition en tant que président de l'UEFA - la Ligue des champions - je suis un peu resté abasourdi. Ce n'est pas bien de dire ça», a développé auprès de l'AFP M. Platini. «Il faut avoir une réflexion pour promouvoir davantage le foot des équipes nationales. Il y a un calendrier mis en place jusqu'en 2014. Après, soit on évolue, soit on révolutionne, soit on ne bouge pas. Le calendrier est la base de tout. C'est la FIFA qui décide, mais on nous a demandé de réfléchir sur un projet», a-t-il conclu, sans vouloir dévoiler les idées que peaufine sur ce sujet l'ancien capitaine des Bleus.