La Fédération internationale de football (Fifa) a menacé mardi de suspendre la Fédération irakienne (IFA) si ses dirigeants n'étaient pas rétablis dans leurs fonctions dans les 72 heures mais Bagdad a refusé de céder.

La Fifa a expliqué avoir appris que «le Comité olympique irakien avait annoncé la dissolution du conseil de direction de l'IFA».

«Si la décision de dissoudre l'IFA n'est pas annulée dans les 72 heures - à partir du 16 novembre - et si les locaux de l'IFA ne lui sont pas restitués dans le même délai, la Fifa n'aura pas d'autre choix que de saisir son comité d'urgence afin de décider d'une possible suspension de l'IFA», précise l'instance internationale.

Mais les autorités sportives irakiennes ont rejeté l'ultimatum. «Le Comité olympique irakien (COI) n'entend pas revenir sur sa décision et continuera à l'appliquer quelqu'en soient les conséquences», a affirmé à l'AFP à Bagdad Samir Moussaoui, membre du comité exécutif du COI.

Pour la Fifa, la décision du comité olympique irakien est «incompréhensible» et «en contradiction totale avec les statuts de l'IFA et de la Fifa».

La fédération internationale s'inquiète depuis plusieurs semaines d'interventions politiques dans les affaires de l'IFA.

Dans ce pays où le football est très populaire, les autorités irakiennes tentent depuis des mois par le biais du COI de prendre le contrôle de la fédération et d'évincer ses dirigeants.

Lundi, M. Moussaoui avait annoncé à la presse que le bureau exécutif du COI avait dissous début novembre la fédération et mettait en place une direction provisoire «ayant tous les pouvoirs jusqu'à la tenue de nouvelles élections, notamment celui d'établir une liste électorale selon la loi irakienne et en accord avec la FIFA».

Il avait accusé les dirigeants de l'IFA de ne pas «vouloir quitter leur poste» et avait fait état de «disfonctionnements administratifs et financiers».

Joint lundi par téléphone à Doha, le président de l'IFA avait rétorqué que la dissolution était «une insulte pour ce sport et pour le public irakien. Ceux qui ont pris cette décision veulent détruire le football irakien».

«Ils préparent leur opération depuis la victoire de l'équipe d'Irak dans la Coupe d'Asie en 2007 et au lieu de détruire le football irakien, ils feraient mieux de construire des stades et des infrastructures sportives», a ajouté Hussein Saïd.