À moins d'un inédit faux pas à domicile, Wolfsburg sera sacré champion d'Allemagne samedi pour la première fois de son histoire, tandis que le Bayern Munich, assuré de finir la saison sans trophée, peut encore tomber plus bas en manquant sa qualification pour la Ligue des champions.

Après la démonstration de son équipe à Hanovre (5-0), Felix Magath a esquissé un discret sourire, puis a vite repris son masque de sage impassible. «Il est encore trop pour nous féliciter, même si nous sommes en position favorable avant le dernier match où un nul nous suffira. Il faut gagner ce point contre le Werder qui nous a battu en Coupe d'Allemagne (2-5, NDLR)», a insisté le technicien allemand.

S'il a déjà remporté deux titres de champion avec le Bayern Munich (2005, 2006), le «sorcier» qui rejoindra Schalke 04 en juillet, est sur le point de réaliser l'exploit le plus retentissant de sa carrière d'entraîneur.

«Personne ne pouvait sérieusement penser avant le coup d'envoi de la saison et même pendant la saison que nous serions champions. Moi non plus, du reste», a-t-il admis.

Après une première partie de saison conforme à ses habitudes (9e à mi-parcours), Wolfsburg a chamboulé la Bundesliga en 2009 avec 13 victoires, 40 buts inscrits, 15 buts concédés, et un football décoiffant instillé par son «triangle magique» Misimovic-Dzeko-Grafite.

Les trois joueurs affolent les statistiques avec un record de 21 passes décisives pour Misimovic, formé au... Bayern Munich, et 51 buts pour Grafite (26) et Dzeko (25, dont un triplé samedi), à deux unités du record de Gerd M-ller et d'un certain Uli Hoeness datant de 1972-73.

Après le nul (2-2) du Bayern à Hoffenheim, Hoeness ne se fait d'ailleurs plus beaucoup d'illusions.

Estocade

«Wolfsburg a porté l'estocade, ils ont toutes les cartes en main, mais en football, on a vu des choses encore plus folles», a souligné le manageur bavarois.

Pour que le Bayern décroche le 22e titre de son histoire, il doit battre Stuttgart samedi, tout en comptant sur une défaite de Wolfsburg devant Brême alors que le leader est invaincu à domicile (quinze victoires, un nul).

Mais à l'issue d'un exercice marqué par d'humiliantes défaites (2- 5 devant Brême, 5-1 à Wolfsburg, 4-0 à Barcelone) et le limogeage de J-rgen Klinsmann, les dirigeants bavarois semblent prêts à se contenter de la 2e place, directement qualificative pour la Ligue des champions.

«Que ce soit en termes de finances ou d'image, nous devons jouer la C1», a martelé le président bavarois, Karl-Heinz Rummenigge.

Une défaite devant Stuttgart (3e, 64 pts), une victoire de Berlin (4e, 63 pts) à Karlruhe et le Bayern retrouvera comme en 2007 la Coupe de l'UEFÀ qui, même rebaptisée Europa League, continue de donner des boutons aux dirigeants bavarois.

Dans ce pire des scénarios, ils devraient faire une croix sur les 45 millions d'euros empochés cette saison grâce à la Ligue des champions et peut-être sur Franck Ribéry, convoité par le Real Madrid, et les autres recrues de renom promises à leur nouvel entraîneur, Louis van Gaal.