Alain Vigneault doit s’attendre à quelques «cadeaux» de bienvenue de son patron Chuck Fletcher.

Le DG des Flyers a promis d’être actif cet été pour faire progresser l’équipe. «Nous serons très agressifs sur le marché des échanges et des joueurs autonomes et explorerons toutes les éventualités pour s’améliorer», a-t-il confié sur nhl.com ces derniers jours.

«Malheureusement, beaucoup de tentatives demeurent toujours infructueuses, mais nous tenterons avec vigueur de combler nos vides. Je ne sais pas si nous pourrons tous les combler, mais nous essaierons.»

Voilà une bonne nouvelle pour Vigneault et ses adjoints Michel Therrien et Mike Yeo. Un entraîneur n’a rien à gagner d’une reconstruction ou d’une réinitialisation car on lui demande toujours des résultats, peu importe le contexte.

Fletcher, 52 ans, a hérité d’une équipe bien nantie en talent lors de son embauche en décembre. Son prédécesseur, Ron Hextall, a été congédié même s’il menait à bien le projet de réinitialisation des Flyers.

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Carter Hart

Longtemps à la recherche d’un gardien de premier plan, le jeune Carter Hart a émergé cet hiver. Il manque encore d’expérience, mais il montre de belles promesses.

Devant lui, les Flyers possèdent un bon groupe de jeunes défenseurs de la LNH avec Ivan Provorov, Travis Sanheim, Shayne Gostisbehere, Philippe Myers et Robert Hagg.

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Sean Couturier et Claude Giroux

À l’attaque, il y a toujours Claude Giroux, évidemment, avec ses 85 points l’an dernier, Sean Couturier, l’un des meilleurs attaquants défensifs de la Ligue, mais aussi capable de produire offensivement, Jakub Voracek, James Van Riemsdyk, Travis Konecny et le jeune Nolan Patrick, qui pourrait bien finalement sortir de sa coquille.

Aux portes de la LNH cognent le centre Morgan Frost, 109 points l’an dernier dans les rangs juniors, et Joel Farabee, 36 points en 37 matchs à Boston University.

Mais Fletcher ne semble pas vouloir attendre quelques années avant de voir les Flyers rivaliser pour la Coupe. Certains jeunes pourraient être sacrifiés pour des résultats plus immédiats.

Fletcher avait aussi été actif à son arrivée chez le Wild du Minnesota en 2009 dans la tentative de faire rapidement de sa nouvelle organisation une équipe plus compétitive. Son premier échange n’avait pas été fructueux, il avait sacrifié un jeune Nick Leddy pour obtenir Cam Barker, alors considéré comme l’un des bons défenseurs offensifs de la Ligue.

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Ryan Suter et Zach Parise lors de leur embauche par le Wild du Minnesota en 2012.

Il a donné presque 200 millions pour l’embauche de Zach Parise et Ryan Suter, chacun retenus pour 13 ans par le Wild.

Jason Pominville, en 2013, lui a coûté deux jeunes et des choix de première et deuxième rondes.

L’échange de Brent Burns aux Sharks pour Charlie Coyle, Devin Setoguchi, et un choix de première ronde contrastait avec les autres puisqu’il diminuait l’équipe à court terme dans l’espoir de donner des résultats à long terme. Il a finalement hypothéqué l’avenir également.

«Nous avons besoin d’aide partout, a-t-il révélé dans son interview en faisant référence aux Flyers. Besoin d’aide en défense, au centre et à l’aide. De toute évidence, nous voulons un autre gardien, sinon deux. Il reste à voir si nous comblerons nos besoins en offrant des contrats de six ans ou encore avec des contrats de courte durée (avec des vétérans dans la trentaine) pour se donner le temps de trouver les bonnes solutions. Notre formation sera meilleure l’an prochain, en espérant trouver des joueurs de 26 ans qui pourront rester avec nous pour six, sept ans.»

Fletcher ne favorise ni le marché des joueurs autonomes, ni les échanges. Il pourrait même faire les deux. «Nous étudions de façon très agressive le marché des échanges en ce moment. Le moment venu, nous allons très certainement aussi nous entretenir avec les agents de nombreux joueurs autonomes pour voir s’il y a une ouverture. La bonne nouvelle, c’est que nous avons les atouts (les jeunes joueurs) et de la flexibilité salariale pour provoquer des choses. Espérons que ça soit plus tôt que tard.»

À écouter Fletcher, les jeunes Frost, Farabee et même Carter Hart devront être patients. «Frost et Farabee demeurent des options, mais il est toujours préférable pour des jeunes de cet âge de faire leurs classes dans la Ligue américaine. Par contre, s’ils méritent leur place comme plusieurs jeunes le font chaque année, nous ne les écarterons pas. Pour Hart, on verra s’il peut être notre numéro un en début de saison. Il en est capable, mais il devra lui aussi le mériter. Je ne veux pas lui mettre toute la pression du monde sur les épaules.»

Le Wild a raté les séries éliminatoires lors des trois premières années du règne de Fletcher, entre 2009 et 2012. Puis l’équipe a pris son envol. Mais malgré six participations consécutives aux séries et de très bonnes performances en saison régulière, l’équipe a remporté seulement deux rondes.

Voyons si Fletcher fera mieux à Philadelphie. Il vient d’embaucher trois entraîneurs de qualité, tous d’anciens entraîneurs en chef, pour se donner les moyens de réussir.

Les Flyers ont raté les séries par 12 points l’an dernier avec une fiche de 37-37-8. Seuls les Rangers, les Sabres, les Red Wings, les Devils et les Sénateurs ont fait pire qu’eux dans l’Est. Ils devraient figurer parmi les équipes améliorées l’an prochain.

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Guillaume Lefrançois a passé les derniers jours à Buffalo pour suivre le camp d'évaluation de la LNH en prévision du repêchage. Dans la dernière tranche de son reportage, il trace le bilan de la semaine du Canadien.